Sociologie chrétienne
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Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs dont on parle si peu, 2016

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Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs  dont on parle si peu, 2016 Empty Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs dont on parle si peu, 2016

Message par Chriscato94 Ven 17 Fév - 22:01

Ces valeurs dont on parle si peu, 2016.

http://classiques.uqac.ca/contemporains/grandmaison_jacques/ces_valeurs_dont_on_parle_si_peu/ces_valeurs.html

-Le dernier livre de Grandmaison(1931-2016), de la génération défroquée, plus que marqué par la mondanité, pire encore, québécoise des années 70. Il veut maintenir du spirituel etc. mais le point qui bloque tout c'est sa mondanité excessive, ou pour être plus précis l'insuffisance de son antimondanité (en fait absente totalement)

Dans son cas, le titre aurait du être "ces dogmes dont on parle si peu", sauf pour les affaiblir, et explicitement, comme il l'a fait sur l'infaillibilité vers l'an 2000.
Il est une des causes du désastre et il cherche des remèdes...
-------------------------


18 Dans ma jeunesse, j'ai connu plusieurs abus de l'autorité. Le
pire était celui-ci : « Si vous obéissez, vous ne pouvez pas vous tromper.
» C'était paver le chemin d'un pouvoir absolu et d'une infantilisation
des consciences.
Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Se pourrait-il qu'on soit passé à
l'autre extrême, surtout au chapitre d'une certaine dégradation de
l'autorité morale

--Exact mais ne voit pas que le premier cas concerne l'obéissance ascétique des religieux. les abus de désobéissance sont en moyenne plus dangereux.
Et d'ou vient l'autre extrême sinon de lui?


24 Sans se souvenir et sans prévoir,
on s'enferme dans le présent le plus immédiat ; on n'a alors pas ou peu
de distance pour réfléchir sur sa vie et son parcours, pour se donner
une histoire intérieure, et, plus largement, [25] pour se situer comme
citoyen dans la société,

--et pas de lien entre la censure des fins dernières, de l'immortalité de l'ame et de la méditation de la mort, et ca? Les postconciliaires locaux commme lui sont les premiers coupables, au moins par omission


29 Un espoir ! Des groupes - bien sûr, minoritaires - instaurent des
mouvements sociaux et politiques pour lutter contre les inégalités
croissantes et une scandaleuse concentration des richesses. Ces luttes
commencent à susciter dans nos sociétés un plus grand souci de partages
et l'apparition de nouveaux chantiers d'entraide

--horizontalisme qui accentue le problème, surtout venant du clergé et des fac de théo.


30 Durant mes soixante ans de travail social, mes collègues de gauche
me faisaient passer pour un vieux conservateur de droite quand je soulignais
la gravité de la désinstitutionnalisation du mariage, de la famille,
des pratiques sociales, et même des diverses formes de vie
communautaire.

--Bien vu mais le travail social c'est sans valeur comme point de vue de base: la gravité c'est d'abord le salut des ames et la damnation éternelle. Il ne faut jamais hurler à la mondanité avec des mondains, de gauche ou droite.



32 J'arrive à ma dernière étape de vie
avec une immense et profonde inquiétude sur ce que l'on est en train
de transmettre aux petits enfants actuels et aux prochaines générations.
Une terre dans un état délabré et une montagne de dettes, entre
autres ruines. Plusieurs contemporains disent : « Heureusement, on ne
sera plus là. On est bien chanceux. » Il faut à tout prix réviser nos positions
là-dessus.

--Totalement mondain. Pas un mot sur le salut éternel des ames, de loin plus important.


33 Je vais donner un exemple de déshumanisation
amorale.
Je m'inspire d'un dossier publié dans le New York Times. On y présente
une classe sociale de bien-nantis qualifiés d'« invulnérables ».
Ceux-ci se donnent un aménagement et un environnement d'inaccessibilité
la plus totale à toute forme de vulnérabilité et surtout pour les
différents types de gens vulnérables (par exemple, l'exclusion des enfants).

--Oui mais total oubli de l'impiété et du sacrilège. Juste le fric et le partage du consumérisme


34 Ce fond spirituel et moral déborde les murs religieux. Il s'est déplacé
vers les réalités terrestres et les enjeux humains les plus cruciaux,
tels les droits fondamentaux, les assises de la vie gravement
menacées, et même l'avenir de l'espèce humaine

--il déborde, mais il n'est PAS à cet endroit d'abord, mais ailleurs. ET la phrase oublie les devoirs fondamentaux


35 En ce [35] pays, ce n'est pas l'insupportable
pesanteur de l'intégrisme religieux qui nous menace le plus, mais l'appauvrissement
de l'âme et de sa profondeur de sens, d'intériorité, de
fortes motivations et convictions de foi et d'espérance

--Absolument bien vu. Alors ou est le dogme, les fins dernières, le purgatoires, les punitions divines terrestres, les séminauires morts?


36 Quant aux valeurs spirituelles, elles sont souvent refoulées à la
marge des réalités et des pratiques où l'on trouve un vide spirituel.
Dans des ouvrages collectifs de certaines de nos élites, c'est le silence
quasi absolu à ce chapitre. Seuls des esprits littéraires nous parlent de
l'âme !
51 on semble
[55]
peu s'inquiéter de l'appauvrissement de l'âme, de son vide spirituel,
des sens et des forces qu'elle inspire. Certes, l'âme n'est pas morte, par
exemple quand on dit : « Mon école n'a pas d'âme » (une étudiante...
Plus
près de nous, il y a une réduction du spirituel au neuronal, et l'âme
devient alors l'ultime résidu du religieux à évacuer.

--Ben oui. Alors pourquoi le novus ordo francais censure t il l'ame? Avec traduction de Sanabitur anima mea par Je serai guéri?
Et quand le salut et la damnation des ames sont ils présents dans ses écrits?


37 Tout de suite, on tire la gâchette du moralisme
comme spectre à éviter.

--Eh oui, Y COMPRIS chez les postconciliaires locaux, qui sont la cause de ce mouvement, par omission et recul (péché mortel, jugement etc)


[37]
* Lorsqu'il est question du spirituel, il y a souvent un interdit
d'échange dans la vie courante. Même au moment où survient
un drame qui nous bouleverse et qui, de façon évidente, fait appel
à nos questionnements spirituels, comme, par exemple,
lorsque l'on vit un deuil, le partage d'âme à âme, qui permettrait
une entraide essentielle, est souvent impossible.

--PCQ la pasto et la prédication elle mêmes sont devenues mondaines, et lui avec, sans s'en rendre compte.


37 Cette marchandisation
étouffe toute velléité d'humanisme spirituel de chair, d'esprit et d'âme.
38 De toutes les croyances, celles de l'après-mort ont le plus périclité....
En deçà et au-delà des croyances ou des non-croyances, il y a
une quasi-disparition du sacré de la mort

--Grande cause: intra-ecclésiale. Et la messe à gogo? Et la relizion cucu zoie et partaze? Il fallait absolument une position antimondaine.



[57]
Comme éducateur, je me demande, comme bien d'autres, si une
des difficultés du monde scolaire ne vient pas d'un environnement envahi
par un flux d'audiovisuel quasi perpétuel qui carbure aux courts
tweets, sans distance critique pour permettre une réflexion sur l'univers
virtuel. Google renseigne sur tout, même le calcul et l'orthographe.

--Oui, comme disent les tradis. Alors pourquoi une lutte constante contre la contemptio mundi et les systèmes de défense antimondains, entre autre tridentins?




71
Sous un mode peu visible, la dévaluation progressive des valeurs publiques a fait place à la recherche de gratifications privées. Est-ce la résultante d'un certain succès de l'économie capitaliste du profit, du marché libre, et de son prolongement dans une culture hédoniste de consommation ?



--Oui, et du fait que les grandes religions ont suivi, ou se sont ramollies exactement au même moment



74 Alors, il n'y a plus vraiment de société, d'institution, de bien commun viables. Ajoutez à cela l'effacement des grandes références symboliques, religieuses ou politiques, et vous vous retrouvez dans le cul-de-sac actuel. Est-ce l'échec de la modernité ? Nous pensons plutôt que c'est sa dégradation, car la modernité, à ses débuts, chez nous

comme ailleurs, avait gardé bien en vue l'articulation nouvelle du bonheur individuel et du bien public, de la liberté et du politique dans une dynamique de projets collectifs appuyés sur une volonté et une culture démocratiques.

La situation actuelle commande de renouer avec cette dynamique de départ de la modernité. Pour le moment, il y a bien peu d'indices d'une pareille ressaisie collective.



--Très bien vu. Mais pas de solution avec des religions mondaines ou traop mondaines, ou plus précisément pas assez extramondaines.





78

Cela dit, la famille traditionnelle consacrée à la survie et à la reproduction n'est guère ouverte au changement. Chacun y est figé dans son statut prescriptif. Le bonheur et l'autonomie personnels passent souvent en second. Certes, cela convenait à un régime de pénurie, d'austérité, de survie collective, conforté par le quadrillage serré du temps et de l'espace, du travail et des fêtes, des lois et des consciences. Les besoins de sécurité l'emportaient sur les aspirations à la liberté.



--remarquablement bien vu. Il est pensable que ce n'était pas par vertu qu'on était vertueux, mais pas mal par nécessité. Donc la liberté présente est problématique, pas l'autorité passée, en priorité.




82 Ce qui fait tenir à Milan Kundera ces propos aussi ironiques que cruels : « L'absence totale de fardeau fait que l'être humain devient plus léger que l'air, qu'il n'est qu'à moitié réel et que ses mouvements sont aussi libres qu'insignifiants. »
96 Lesdites cohérences culturelles, morales et religieuses d'hier ont disparu...



--A cause de la société ou des gaffes postconciliaires locales? Et de la fac de théo de Mtl de Grandmaison?



96

et un type de sécularisation encore plus répandu qui a aplati, banalisé, désacralisé à peu près tout. Comment s'étonner alors de l'explosion actuelle d'un religieux sauvage, hors du pays réel et de ses pratiques imperméables au spirituel ?



--Oublie la sécularisation interne postconciliaire... la génération défroquée.



[97]
Soucieux d'intégrer l'intelligence spirituelle dans notre analyse culturelle et sociale, nous tenons à rester très près de celle-ci au chapitre des enjeux critiques refoulés et de leurs dépassements.


--Primauté du spirituel, mais...


100
Tout au long de ce livre, j'ai sans cesse mis de l'avant la tâche fondamentale d'humaniser, de réhumaniser et de lutter contre les déshumanisations....



--humaniser est naturel, pas spirituel surnaturel. C'est la cause du désastre, en partie.


100 Je suis parvenu à la toute dernière étape de ma vie. Ce qui me scandalise le plus du monde d'ici au Québec, c'est sa superficialité et son vide spirituel....



--Et il ne voit pas que la censure du dogme et de l'apologétique et des fins dernières est la principale cause



100
Dans une perspective plus large et qui concerne notre propre société, je pense qu'au XXIe siècle, le [101] « survivre » sera le lot de la plupart des terriens



--Le monde matérialiste à l'envers. Jamais survivre n'aura été plus facile,le loisir va continuer à s'étendre.
Silence radio sur le salut éternel des ames...



101

tant de gens d'aujourd'hui qui vivent des déchirements souvent reliés aux multiples éclatements de la société. Ce qui exige des nouvelles et plus profondes solidarités avec des luttes nécessaires.



--Encore du mondain, pire encore avec des luttes mondaines, qui distraient de l'extramondain à cause de l'énergie demandée et de l'agitation



107 Par ailleurs, cette conception du spirituel passe les frontières entre les esprits laïques et les esprits religieux. En tout cas, c'est ma conviction comme chrétien. Je ne m'attendais pas à la fin de ma vie à ce qu'on fasse de Dieu un allié des tueurs au nom de la religion. Le Dieu de Jésus de Nazareth est un Dieu qui sauve et qui s'engage tout entier à la cause humaine dans toutes ses dimensions. Il faut le redire : aux yeux du Dieu des chrétiens, ce n'est pas d'abord la religion qui démarque les êtres, mais leur humanité ou leur inhumanité

--Probablement la racine de la gaffe: affaiblissement du surnaturel faute de contemptio mundi (mépris du monde)


108
Les humains d'aujourd'hui sombrent souvent dans la démesure. Dans presque tous les domaines, on se prête aux extrêmes à une vitesse grand V.
Pensons à ces quelques exemples : l'athlète qui met l'intégrité de son corps en péril pour battre un record, les sports extrêmes, les risques de commotions cérébrales...

Et puis il y a la cupidité sans borne, le dépassement des ressources de la planète, la concentration des richesses, l'effet de serre, le système financier que plus personne ne contrôle et les inégalités croissante
s

--Pas un mot sur l'extrême impiété, l'extrême intempérence, l'extrême censure du dogme, de l'enfer, du péché mortel.


109
Le citoyen d'aujourd'hui consomme 50 fois plus que le citoyen des années 1940. Nous vivons collectivement au-dessus des capacités du globe.



--Plutot que la planète, les ames sont en cause. Silence radio.




118
à l'Évangile humaniste de Jésus de Nazareth.

--Humaniste? Très ambigu.


121 À tort peut-être, je craignais d'être domestiqué par les trois vœux des religieux. J'ai toujours été d'esprit séculier et laïc. Je voulais vivre en plein monde, dans la mêlée des débats et combats de justice, en compagnonnage avec ceux qui travaillaient, croyants ou incroyants.....
, je découvre des similitudes dans mon évolution avec la société et avec l'Eglise. Même dynamique d'émancipation, de réappropriation de liberté de conscience, de foi religieuse et laïque,

--Voilà. La racine de la décadence et un grand symptome de la génération défroquée. Bien sur sans succession, décadente.


123 dans la foire des utopies des dernières années en matière d'éducation, la plus illusoire et la plus sournoise fut celle de décréter qu'on ne transmet rien à personne

--Et la catéchèse bonhomme? L'existentiel, rencontrer une personne, l'émotivité cucu?


124 Ce que ne peuvent entreprendre des individus avec des esprits superficiels, des valeurs molles,....
À tort ou à raison, je pense qu'il y a là un appel de spirituel pour donner plus de profondeur à cette prise de conscience. J'ai fait état dans ce livre d'un [125] intérêt croissant pour revaloriser des références comme la foi ou une expérience religieuse libre, ouverte au partage

--La zoie et le partaze. Il perd son temps avec la pasto de 1975...


125 (cit etudiant ), dans leur combat politique, personne ne leur ferait plier le genou ; et enfin l'expérience chrétienne, qui fonde leur conviction d'une libération décisive

--Libération est trop ambigu , c'est probablement l'erreur pasto (1970)qui a déjà échoué


126 La politique distingue les pouvoirs, l'économie répartit les biens, la technique organise les moyens, la philosophie hiérarchise des fins, la culture affirme une originalité, mais c'est une spiritualité qui embrasse l'entièreté de l'homme, de sa vie, de son histoire, de ses rêves et appartenances.Tout le contraire de l'homme programmé, dans le corridor d'une rationalité scientifique, ou dans une orthodoxie [127] purement idéologique

--Oubli total des fins dernières, le seul essentiel.


127
Pour nous, le plus grave déficit serait de ne plus croire en l'avenir. Qui sait, il y a ici et maintenant quelque chose de l'utopie d'une nouvelle et plus grande appartenance, celle de la famille humaine.

--L'avenir c'est d'abord les fins dernières. Aussi bien le peuple québécois (!) que l'humanité sont voués à une élimination totale... l'évolution du soleil va leur régler leur affaire.


128
Ce défi appelle plus de profondeur morale et spirituelle, surtout au moment où un peu partout dans le monde, il y a un climat de désespérance face à l'énormité des problèmes à surmonter.

--et il revient vers la terre, il amplifie le problème ce faisant.


.....Je tiens ces propos à mon corps défendant. Mon étude de l'état actuel de nos mœurs contribue à un certain vertige qui m'habite à la fin de ma vie. Il s'agit du peu de souci des enjeux de moyens et de longs termes qui sont les plus cruciaux

--c'est sa faute, comme mondain, plus on est mondain plus on passe à coté, en religion.


128 , je vis de forts sursauts d'entêtement à garder le cap de l'espoir, et travailler [129] encore à pied d'œuvre, à 83 ans. Avec cette dynamique spirituelle de ne pas cesser de croire en l'être humain,

--En l'être humain... Tu vas en arracher mon vieux...


129
Et je fais le pari de ma foi en Dieu et de sa promesse de ne jamais abandonner l'humanité et sa terre bien aimée.



--La terre est vouée à l'élimination par la providence, que l'échéance soit longue ne change rien.

Chriscato94

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Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs  dont on parle si peu, 2016 Empty Re: Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs dont on parle si peu, 2016

Message par Chriscato94 Ven 17 Fév - 22:04

Voici une critique intéressante de quelqu'un de la génération lyrique né en 1943.  IL n'est pas tout à fait aveugle mais assez pour passer à coté du propos de Grandmaison, qui ne dit jamais que c'était mieux avant, en tout cas pas explicitement. On dirait au contraire que Grandmaison prend bien soin d'éviter ca, comme JP Desbiens quand il disait qu'il ne voudrait pas revenir à 1960 et que la nouvelle caté était plus intelligente...


----------------

https://www.lapresse.ca/debats/nos-collaborateurs/gerard-bouchard/201511/13/01-4920628-un-livre-qui-nous-diminue.php



J'admets aisément que la Révolution tranquille prête flanc à plusieurs critiques dont je pourrais parler longuement, en les endossant.

Mais il arrive souvent aussi qu'on lui fasse un faux procès, comme c'est le cas du chanoine Jacques Grand'Maison dans son dernier livre, Ces valeurs dont on parle si peu. Essai sur l'état des moeurs au Québec(Carte blanche). Cet ouvrage présente une argumentation trop répandue, que je crois déficiente au moins sur trois points.

Une vision idéalisée de la Révolution tranquille

La première erreur est de juger la Révolution tranquille sur la base non pas de ce qu'elle a fait mais de ce qu'elle avait rêvé de faire. C'est oublier que, comme il arrive dans toute société en changement, les acteurs des années 60 s'étaient donné des utopies. Ils avaient rêvé d'égalité sociale, de démocratisation, de modernité, de laïcité, d'éducation, le tout dans un esprit d'affirmation et de redressement collectif. À ces rêves-là, plusieurs ont ensuite annexé l'idée d'un Québec autonome et social-démocrate.

D'importantes avancées ont été effectuées dans toutes ces directions mais, sans surprise, aucun rêve n'a été entièrement réalisé. Sociologiquement, il est injuste d'exiger de cette génération ce qu'aucune société n'est parvenue à faire dans les mêmes circonstances.

--Ce point de vue n'est pas le propos du livre, qui ne parle pas politiques et institutions, mais se situe à un étage plus profond, les moeurs.



Une vision catastrophique

Il est tout aussi erroné d'affirmer que la Révolution tranquille a détruit les valeurs qui soutenaient notre société et qu'elle s'est montrée inapte à les remplacer. Il en aurait résulté chez les jeunes d'aujourd'hui un grand vide symbolique, un déficit d'idéal qui serait même la cause de certains désordres.

En réalité, la Révolution tranquille a affirmé comme jamais les valeurs fondamentales de notre société (égalité, justice sociale, démocratie, émancipation collective...) alors que les élites précédentes en avaient surtout empêché l'expression. Faut-il rappeler l'opposition tenace du haut clergé à l'instruction obligatoire (jusqu'à l'âge de 14 ans), sa méfiance envers la démocratie, sa collusion avec le pouvoir anglophone, le traitement qu'il a réservé aux femmes ? Et oublie-t-on qu'en 1960 les salariés canadiens-français étaient les plus mal rémunérés au Canada ?



--Grandmaison ne parle pas de ca. Il dit qu'ont été détruites certaines choses essentielles AUTRES que égalité, justice sociale, démocratie, émancipation collective, et plus importantes, qui soutenaient les choses. C'est tout.



Une vision rétrécie

Ces fausses perceptions procèdent d'une vision étroite du Québec ; elle prétend rendre compte de son devenir à partir de sa seule histoire, comme si elle s'était déroulée en vase clos. Elle ignore que notre société, comme toutes les autres sociétés d'Occident, évolue à l'heure et aux rythmes du monde atlantique. Elle en reflète donc les tendances et les traits principaux, les positifs comme les négatifs. Les analyses qui omettent cette référence se condamnent à des interprétations appauvries et déformées.

--Exact mais c'est compatible avec Grandmaison, qui ne parle pas des influences, mais de la situation; ie.il pense que une population saine aurait ou aurait du résister à ces influences, totalement ou davantage.



Comme Jacques Grand'Maison, on en vient ainsi à présenter notre société comme amorale, médiocre et décadente, affligée d'un « vide spirituel », ce dont témoignerait l'état de la jeunesse. Il faut être aveugle pour nier les valeurs très nobles auxquelles elle est pourtant attachée : démocratie, justice, égalité, respect de la diversité, environnementalisme, paix mondiale...

--Grandmaison ne le nie pas. Il dit juste que le bilan est négatif plutot. Ensuite derrière ces valeurs peuvent se situer des contre-valeurs cachées; les troupeaux des années 60 dont Bouchard fait partie, ont peu à voir avec la justice, sauf à titre de prétexte de surface



N'étant pas aveugle moi-même, je vois bien les carences de cette génération (tout comme celles de ma génération). Je crois moi aussi qu'il y a une importante réflexion à conduire sur la marche de notre société dans le monde. Mais l'angle et le procédé adoptés par l'auteur sont mal choisis.

--PCQ les principes de l'évaluation sont différents. Il semble probable que Bouchard veuille évaluer l'héritage des années 60 à la lumière des valeurs des années 60, ce qui est suspect car il est juge et partie; ie.il est probablement lui-même une part du problème dénoncé par Grandmaison.De telle sorte que s'il n'est pas complètement aveugle, il le reste sur certains points bien précis



Ce qui s'est perdu

J'ai une autre vision de ce qui s'est surtout perdu avec la Révolution tranquille : une société pauvre, élitiste, intolérante, dominée par les capitalistes anglophones et par un haut-clergé autoritaire allié à une classe de notables bien-pensants et condescendants. Qui voudrait y revenir ?

--Une société pauvre est une société avec des manques, mais avec moins de parvenus animalisés et vulgaires; prendre soin des élites c'est assurer un meilleur bien commun futur car les élites sont inévitables; la tolérance excessive est signe de décadence par lien avec le relativisme, dont les premières victimes sont ceux qui ne font pas partie de l'élite; être dominé par des capitaux étranger c'est utiliser ces capitaux pour vivre, au lieu de "mourir" sans capitaux; un haut clergé est autoritaire pour les cathos, c'est sa fonction, une domination choisie par les fidèles n'est pas lourde mais une libération de la domination plus subtile d'autres facteurs; la classe des notables cathos a compté bien des médecins qui ont travaillé pour presque rien...

D'ailleurs le point de Grandmaison n'est pas que partie de ces défauts aient existé puisqu'il était lui-même antiduplessiste, le point, que Bouchard n'aborde par, c'est le calcul profit-perte: les pertes sont plus graves selon Grandmaison. L'élimination démographique devrait le prouver bientot, avec la neutralisation de la cohorte des ans 40 de Bouchard...

Le chanoine Grand'Maison est un homme éminemment respectable. On se gardera de le juger sur le discours qu'il tient depuis longtemps (« c'était beaucoup mieux avant »). C'est une pensée qui nous diminue tous injustement, les jeunes comme les moins jeunes.

--Pas si clair. La sous fécondité va éliminer les descendants de la nouvelle France. Ceci est un critère objectif. Bouchard qui voudrait la souveraineté devrait voir qu'elle est morte.

La sous fécondité nous diminue, l'animalisation consumériste, pas le fait de dire qu'il existe une non viabilité alors que le pays de Duplessis, lui, était viable.

Grandmaison, encore une fois, ne dit pas que c'était mieux avant, mais que certaines choses étaient mieux avant, et probablement plus importantes.

Le problème de Grandmaison c'est qu'il ne va pas au fond des choses; et comme Bouchard va en deca de Grandmaison il y va encore moins, est encore plus aveugle bien qu'il ne le percoive pas, bien sur.

Phénomène très intéressant: quand Bouchard avait 20 ans Lionel Groulx disait la même chose que lui, mais en sens inverse, à savoir que les positions de type Bouchard contre "nos" traditions "nous" diminuaient et rapetissaient, alors que bien sûr Bouchard dirait que ce sont les jugements de Groulx des ans 60 qui "nous" rapetissaient. En ce sens toute critique rapetisse.


Dernière édition par Chriscato94 le Ven 6 Oct - 19:36, édité 1 fois

Chriscato94

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Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs  dont on parle si peu, 2016 Empty Re: Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs dont on parle si peu, 2016

Message par Chriscato94 Sam 18 Fév - 2:07

Grandmaison, Itinérances, 2002.


A la section du livre écrite par lui, on lit:


105 ( a découvert un dieu libre, libéré, libérant, (aux études à paris)

--le Dieu cucu qui libère librement des libertés à libérer, évidemment lié au consumérisme


106 (scandale d’une eventuelle punition éternelle, infinie, imposée à ma finitude humaine; comment concilier Dieu d’amour, miséricorde et cette menace effroyable, absurde? Les esquives théologiques m’ont toujours étonné;
Le xtianisme, plus que jamais, est confronté à de profondes réinterprétations de lui-même, jusque dans ses sources.

--la relizion cucu explicitement, l’ammmouur qui remplace la charité surnaturelle


108 (fin de ma vie : foi plutôt mystique, aphone plus ou moins, agnostique…
Sans réponse acquise déjà, y compris celle de l’existence de dieu

--on est à des années lumière de Vatican I, et aussi de Vatican II. Un ptre plus ou moins agnostique n'aura pas de descendants, son séminaire va mourir.


Les longs commentaires ne sont pas nécessaires à propos de sa génération défroquée, la mort de la fac de théo de Mtl est là….


Chriscato94

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Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs  dont on parle si peu, 2016 Empty Re: Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs dont on parle si peu, 2016

Message par Chriscato94 Mer 2 Aoû - 3:00

Dans ses mémoires (p.177) Denise Bombardier rapporte que son ami assez proche depuis les ans 60 (génération lyrique-génération défroquée...), Grandmaison,  a refusé une nomination à l'épiscopat car se sentant incapable de défendre certaines positions de l'église.

Le point important ici est la nomination elle-même. Tout dépend de la date  (ans 70? 90?), mais un ptre se disant "agnostique"  nommé à l'épiscopat est indice de pathologie écclésiale évidente.  Surtout que cette nomination serait peut-être postérieure, j'imagine , au scandale du défroquage d'un prof de la fac de Mtl ou Grandmaison enseignait...

Est-il si surprenant que la mort se profile? Et dans le trou du Québec?

Chriscato94

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Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs  dont on parle si peu, 2016 Empty Re: Chanoine Jacques Grandmaison, Ces valeurs dont on parle si peu, 2016

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