Sociologie chrétienne
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Mgr Jacques Masson sur la liturgie

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Mgr Jacques Masson sur la liturgie Empty Mgr Jacques Masson sur la liturgie

Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:44

Origine: http://hermas.over-blog.org/

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LA DEBACLE EN LITURGIE : LA DEBACLE DANS LA FOI



LE SILENCE DES PASTEURS



INTRODUCTION



Suite à la publication par Hermas.info de la série d'articles intitulés « Monseigneur Lefebvre, on le poussera au schisme », j’ai reçu beaucoup de courrier. Et notamment celui d’un lecteur qui, lisant ce que je racontais à propos de déclarations faites par des séminaristes au Séminaire Saint-Sulpice, m’a écrit :



« J'en suis en 1964/1965, quelques-uns de vos camarades ne croient ni au diable ni à la Sainte Vierge, etc.

« Je me pose une question: pourquoi restaient-ils? Ils auraient pu partir, devenir avocat commerçant ou instit, avoir une femme et des enfants... pourquoi restaient-ils? ».



Oui, c’est vrai, pourquoi restaient-ils ? Mais la question qui se pose est plus grave encore, et plus compliquée. Car ces séminaristes ont été appelés, par le Conseil des professeurs, aux Ordres Majeurs (à l’époque sous-diaconat, et diaconat), et à la prêtrise, SANS AUCUN PROBLEME ! Ils ont été ordonnés prêtres, sans aucun problème ! Et ils exercent toujours leur ministère, du moins ceux qui sont restés prêtres et qui sont toujours vivants, naturellement.



Alors que pour moi, comme je l’ai raconté dans un autre article publié sur Hermas.info (« Comment j’ai été ordonné prêtre tout en portant la soutane », Hermas, 15 juillet 2009), le Supérieur m’a conseillé fortement de porter le clergyman SINON JE NE SERAIS PAS APPELE AUX ORDRES MAJEURS NI ORDONNE PRETRE… Car , pour le Conseil des professeur cela serait aller contre le Concile (nous étions au mois d’octobre 1965, le Concile n’était pas encore terminé, et n’avait jamais abordé cette question), et faire preuve d’orgueil.



Oui, pourquoi ? Si ce n’est parce que la mentalité était alors au « renouveau », à lancer par-dessus bord tout ce qui avait précédé le Concile et retrouver enfin, soi-disant, l’Eglise Primitive ! Ceux qui se comportaient ainsi étaient persuadés, étaient convaincus qu’ils étaient l’Eglise nouvelle, la véritable Eglise voulue Par Jésus-Christ, et que les autres, ceux qui, comme moi, « s’attachaient au passé », étaient des « arriérés », des gens qui empêchaient l’Eglise d’aller de l’avant, d’aller vers le peuple, d’empêcher l’évangélisation des ouvriers ! En un mot, des « intégristes », des gens qui « s’opposaient au Concile ».



« Revenir à l’Eglise Primitive » ? Quand on m'affirmait cela je répondais :



« Bien volontiers, mais que l’on rouvre les arènes de Lutèce et que l’on jette les chrétiens aux lions ! ».



S’ils ne sont pas partis, c’est parce qu’ils étaient convaincus, formés par des prêtres de la génération précédente (la crise remonte plus loin que l’on ne pense ! cf. là aussi « Hermas où j’aborde cette question) qu’ils étaient dans le vrai, dans le sens de l’histoire, QU’ILS ETAIENT LA VERITABLE EGLISECATHOLIQUE, ENFIN !



Le sens de l’Histoire : tout est dit dans ces mots ! Ils expliquent tout.



« Intégristes » : l’étiquette infamante. Celui qui la porte, la portera à vie, car c’est un péché originel pour lequel il n’existe pas de « baptême. Le pauvre, le misérable, est alors rejeté, en toute charité chrétienne bien sûr, de manière catégorique. J’en ai donné plusieurs exemples dans mes récits publiés sur « Hermas ». Beaucoup ont dû céder, par la force, sur l’insistance de leurs Evêques (je pense à deux séminaristes de Paris, nous étions dans le même Cours), auxquels Mgr Veuillot a déclaré sans ambages : « Si vous ne vous mettez pas en clergyman, je ne vous ordonnerai pas ! ». (janvier-février 1965). Mgr Veuillot avait pris la « précaution », pour connaître ses futurs prêtres, de les inviter un par un à partager le petit-déjeuner avec lui. Et c’est ce qu’il leur a déclaré. Ils ont dû se mettre en clergyman.



Tel était alors le climat qui régnait dans l'Eglise de France (à suivre).


Chriscato94

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:44

La débâcle liturgique et ses accessoires (3)
10 NOVEMBRE 2009

Rédigé par mgr J. Masson et publié depuis Overblog

Il me faut ici ouvrir une parenthèse significative au sujet de la distribution de la sainte communion :


Le 28 juillet 1993, une bombe explosait devant le Palais du Latran faisant de graves dégâts sur la façade du Vicariat de Rome, qui jouxte le Basilique Saint Jean Latran, mais aussi à la façade latérale, surmontée de deux clochers (cf. photo-ci-dessous)





Le Vicariat au Palais du Latran, et la Basilique de Sant Jean de Latran. Vue générale. Gravure ancienne



Mon frère et son épouse étaient mes hôtes à Rome. Le Secrétaire personnel du Saint-Père le Pape Jean Paul II me téléphone quelques jours avant cet attentat, pour m’inviter au nom du Saint-Père, à venir célébrer la Sainte Messe avec lui à Castel Gandolfo : il y avait en effet un groupe important de français, dont des prêtres et des séminaristes de Nancy et de Metz, je crois. Mon frère et son épouse furent invités également.



Le Vicariat au Palais du Latran, et la Basilique de Sant Jean de Latran, actuellement



La Messe serait célébrée le 29 JUILLET !



Arrivés devant le portail du Palais Apostolique, en soutane « filetée » (de violet, comme il convient), nous voyons sur la droite un groupe important de personnes et de prêtres, en clergyman, je dois dire. Un Garde Suisse s’approche de nous, et nous fait placer sur la gauche. Quand le portail central s’ouvre, le Secrétaire privé du Saint-Père vient directement vers moi, et me dit : pour la Messe, vous accompagnez le Saint-Père à l’autel, à sa gauche, et je serai à sa droite. Mon frère et son épouse sont placés au premier rang devant l’autel. Les autres prêtres concélébrants se trouvent face à l’autel.



Ce jour-là, le Saint-Père était très éprouvé, moralement, à cause de l’attentat de la veille, mais aussi physiquement. Pendant les lectures, je l’ai entendu se plaindre, je l’ai vu même pleurer tant il souffrait.



Pendant le Canon, ses mains tremblaient tellement, que le Saint-Père dut les appuyer sur l’autel, et me demanda de réciter les prières du Canon à sa place, sauf, bien sûr pour les partie communes et la Consécration. C’était émouvant et bouleversant de voir ainsi « le doux Christ en terre » souffrir en offrant le Sacrifice du Christ !



Le Saint-Père me demanda de distribuer la Sainte Communion à sa place !



Dilemme : une réflexion très brève : « Les fidèles sont tous Français. Les Français sont « fous » (je suis Français !): ils vont tous demander la Communion dans la main… Certains sont capables de faire un scandale ! On ne peut créer un incident, et à plus forte raison en présence du Saint-Père.



Que faire ? donner la communion dans la main ? C’était manquer de cohérence envers moi-même, et manquer de « transparence » vis-à-vis du Saint-Père. La donner dans la bouche ? c’était risqué… Je me dis : je ne dois pas aller contre ma conscience, et, je n’ai pas le droit de « jouer double jeu » devant le Saint-Père. S’il m’en fait le reproche, je l’accepterai filialement. Et je fis cette prière : « Saint Michel, je m’en remets à vous ! ».



Tous les fidèles ont demandé la Communion dans la main, tous l’ont reçue dans la bouche. Pas une protestation. Ils furent suivis par les membres de la « Famille Pontificale, les Gentilshommes qui entourent le Pape et veillent sur lui. J’ai reporté ensuite, à la demande du Saint-Père, le Saint-Sacrement dans la « Chapelle Polonaise » (qui n’a rien à voir avec Jean-Paul II, puisque créée par le Pape Pie XI). Je demandai pardon au Seigneur que je portais, si j’avais quelques distractions, pour voir un peu ce que je ne verrais plus, probablement. Puis je redescendis dans la Cour intérieure du Palais Apostolique, où la Messe était célébrée. Le Saint-Père attendait mon retour, en priant.



Après avoir enlevé les ornements, et s’être recueilli, le Saint-Père est passé pour nous saluer. Très affectueux, comme toujours, et plein de délicatesse pour ma famille. Le Saint-Père me remercia chaleureusement de l’avoir aidé pour la célébration de la Sainte Messe, car, tout seul, il n’aurait pu le faire, et moins encore pour distribuer la Sainte Communion. Une bénédiction, un sourire, et le Saint-Père va vers les autres groupes.



Les gentilshommes s’approchent de moi et me disent : « Félicitations pour votre courage pour la Communion : vous avez bien fait ! C’est une souffrance pour le Saint-Père quand il doit donner la Communion dans la main ».



Merci Saint Michel !

Chriscato94

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:45

he liturgique et ses accessoires (2)
6 NOVEMBRE 2009

Rédigé par Mgr J. Masson et publié depuis Overblog

LA QUESTION VESTIMENTAIRE



Pourquoi cet acharnement des Evêques et des prêtres « dans le vent » contre la soutane ?



La question est importante et grave ! D’autant plus que le passage au clergyman a été de très courte durée, et, au Séminaire Saint-Sulpice notamment, quelques mois plus tard, voire quelques semaines à peine, le clergyman était remplacé tout simplement par l’habit civil, souvent fantaisiste et pas toujours de bon goût et de grande propreté. Au point que je disais d’un séminariste, issu d’un milieu très bourgeois, membre du Prado : « Il a confondu Prado et cradot ». Il voulait faire « peuple », lui qui était d’un milieu très bourgeois, « pour ne pas faire penser aux ouvriers que le prêtre leur était supérieur, qu’il était différent d’eux ! … Il fallait se mettre à leur niveau ».



Pour moi, qui suis originaire du milieu ouvrier (Papa était peintre en bâtiments aux Brasseries de Champigneulles, et tous les voisins de mon village étaient des ouvriers), cette affirmation était une insulte profonde, et exprimait une ignorance totale, et un mépris profond pour ces gens « du peuple ».



Le sens de l’honneur et de la dignité n’est pas réservé aux classes élevées de la société. Et, se présenter chez des ouvriers, qui sont habillés, en semaine, avec leurs habits de travail, en portant un beau costume, gris foncé ou noir, n’est-ce pas leur faire sentir alors « la différence » entre le prêtre et eux ? Les ouvriers, s’habillaient en ouvriers en semaine, parce qu’ils travaillaient. Mais, les jours de fête, les dimanches, ils « s’habillaient en dimanche ». Le sens de la dignité n’est pas le propre d’une certaine société, mais de tout homme, enfant de Dieu, créé à son Image et à sa Ressemblance. Des réflexions entendues chez des voisins : « Le clergyman ? c’est un habit de faignants pour des faignants (fainéants) ! ».



Toutefois, la question demeure : pourquoi ? Sous ce changement, n’y aurait-il pas une raison plus « profonde » ? Je veux dire : ce changement ne manifesterait-il pas que quelque chose avait changé dans le sens que le séminariste, le futur prêtre, donnait à son futur Sacerdoce ?



La question est loin d’être oiseuse. Le changement est très significatif. Un exemple récent : Un curé, un bon prêtre, un ami, d’une paroisse de Rome me disait tout dernièrement : « Je ne sais pas comment tu peux sortir en soutane : tu ne te sens pas gêné ? Moi, je ne serais pas à l’aise, et même j’aurais honte de sortir ainsi ! »



Je lui ai répondu : « Honte de quoi ? de montrer que je suis prêtre ? ».



Opérer un changement sur des questions secondaires est légitime. Opérer un changement radical, et le faire en l’imposant, en rejetant, en marginalisant, avec acharnement, manifeste que c’est bien un changement non de détails, mais un changement dans le fond, profond. Qui n’admet pas d’opposants, de contestation, de gens qui s’y opposent ! Ce changement devient une rupture avec ce qui existait précédemment. Et, dans le cas de l’Eglise, cela peut vouloir dire une rupture avec la Tradition bimillénaire.



Le vrai problème ne se trouverait-il pas là ? N’est-ce pas, au fond, ce qui a amené, et généralisé l’abandon de la soutane, pour « se mettre comme tout le monde », « pour être un homme comme les autres » (ce qui est l’argument massue pour justifier le port de l’habit civil « cradot » bien souvent).



N’est-ce pas le résultat, chez le prêtre, et d’abord chez le séminariste, de la perte du sens profond de ce qu’est le Sacerdoce, de ce qu’est le Prêtre ? Avec tout ce que cela comporte et entraîne dans la suite : la désobéissance vis-à-vis des Statuts Synodaux qui réglementent la vie du prêtre, et notamment la tenue vestimentaire du prêtre, qui prescrivent toujours le port de la soutane, ou du clergyman noir ou gris foncé ; le port obligatoire de la soutane pour la célébration de la Messe, pour l’administration des Sacrements, y compris du Sacrement des malades, et du Catéchisme.



La désobéissance vis-à-vis des prescriptions liturgiques, avec la « créativité » que chacun ressent le devoir d’exercer et de pratiquer, selon l’assistance, « pour faire participer l’assistance, mieux et plus ». Et, en touchant à la liturgie, et notamment au Saint Sacrifice de la Messe, la liberté toujours plus grande à son égard : dans l’emploi des vêtements liturgiques désormais dépassés ! Dans les improvisations, dans les innovations, sans s’en tenir aux rubriques désormais désuètes. Chacun devient ainsi « pape dans son église », et il devient de plus en plus difficile de trouver deux prêtres qui célèbrent le Nouvel Ordo tel qu’il est prescrit. C’est la débâcle, la débandade !



La désobéissance : passer du clergyman à l’habit civil est une désobéissance. N’était-ce pas le devoir des responsables, Professeurs des Séminaires, Evêques, de veiller à ce que les futurs prêtres sachent obéir, et ne pas mettre le pied sur la pente glissante qui ne s’arrête pas. « Non serviam » disait Lucifer, dans son refus d’obéir à Dieu ! La désobéissance est un fruit de l’orgueil, elle ne vient pas de Dieu.



Et les responsables de la formation, ceux qui ont la responsabilité, l’autorité, manquent à leur devoir s’ils la permettent. Ils DEVAIENT intervenir avec fermeté, pour remettre mes confrères séminaristes dans la voie de l’Eglise, et leur apprendre que, dans l’Eglise, il y a une autorité, non pour écraser les gens, mais pour les aider, pour leur apprendre à être des serviteurs. Ils doivent intervenir de toute urgence :pour les Responsables, être des Maîtres, c’est d’abord être des serviteurs, qui aident les jeunes à faire un discernement, des serviteurs qui peuvent parler avec autorité, car ils sont « Maître et Seigneur » comme le disait Jésus au Lavement des Pieds.



Ces séminaristes en civil, qui, désobéissaient aux règles canoniques ont été ordonnés sans problèmes. C’est ceux qui portaient la soutane, l’habit officiel du séminariste et du futur prêtre qui devenaient suspects, et que l’on menaçait de ne pas ordonner prêtres. C’est un comble ! Faiblesse de la part des Educateurs ? des Pasteurs ? Ou pensaient-ils déjà comme cela, secrètement en eux ? Je ne saurais dire. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont manqué, et qu’ils manquent toujours gravement à leur devoir, en ne faisant pas respecter l’autorité de l’Eglise.



Mais ce qui est plus grave, c’est que, sous les différentes manières personnelles de célébrer, on sent aussi et surtout, que nous nous trouvons devant un phénomène nouveau et inquiétant (même s’il date déjà d’un certain temps !) : les rites expriment alors la « foi » du prêtre, qui, malheureusement, ne correspond pas toujours à la Foi de l’Eglise, nous le verrons plus loin !



L’abandon de la soutane, le passage à l’habit civil, la créativité en liturgie, au fond, manifestent une débâcle dans la foi, que certains prêtres (beaucoup, de plus en plus ?) n’ont plus la Foi Catholique. Et certains n’hésitent pas à exprimer cette « foi nouvelle » qui est la leur, comme étant celle de l’Eglise. Un Vicaire d’une paroisse de Nancy n’hésite pas à dire : « A la Messe, il ne se passe rien : on se souvient simplement d’un événement qui a eu lieu il y a deux mille ans ». Autrement dit : l’hostie reste du pain, le vin reste du vin. Et c’est pourquoi on peut recevoir l’hostie dans la main. Et c’est pourquoi il déclare avant la Messe : « Je ne distribue que la communion dans la main ! ».



Si je disais, au début d’une Messe : « je ne distribue la communion que dans la bouche » (comme le fait à présent le Saint-Père, et à genoux – ce qui a soulevé un tollé de protestations contre « ce Pape qui fait marche arrière ! »), je ne doute pas que le Pasteur du Diocèse ne tarderait pas à me dire que je n’ai pas le droit de refuser la Communion dans la main, parce que c’est un droit des fidèles ! Je n’invente rien. J’ai, appris que, à l’occasion du mariage de ma petite-nièce, l’Evêché de Nancy avait envoyé un émissaire pour vérifier comment je célébrais la Messe… L’Evêché devrait bien plutôt envoyer des émissaires dans toutes les paroisses pour vérifier comment on célèbre la Messe, dans quelle tenue, et quelle est la teneur des « homélies ».



Il me vient à la mémoire à ce propos un fait significatif, et révélateur : A la paroisse Saint Pie X d’Essey-les-Nancy, le Curé, l’Abbé Homé, célébrait rigoureusement le Nouvel Ordo, mais avec toute la solennité que permet la liturgie de l’Eglise Latine. Cette Messe, digne, solennelle, recueillie, attirait des centaines et des centaines de fidèles, de tous les coins du Diocèse, heureux de trouver une Messe « normale », digne, et recueillie.



Le Curé, ayant pris de l’âge est parti, et a été remplacé par un autre, l’Abbé Marin. Un démolisseur : tout a été changé en quelques semaines, et les fidèles, désorientés, se sont « réfugiés » là où ils pouvaient, un certain nombre dans la chapelle de l’Abbé Mouraud, disciple de Mgr Lefebvre, qui célébrait la Messe de Saint Pie V.



Un certain nombre d’entre eux, dont mon frère Jean, se sont adressés à l’Evêque de Nancy, Mgr Jean Bernard, pour lui demander une Messe correcte, et la Messe de Saint Pie V une fois par mois. De longues discussions, des interventions à Rome, amenèrent Mgr Bernard à accorder une Messe de Saint Pie V dans la paroisse Saint-Pierre de Nancy, dont le Curé était l’Abbé Jean Tiesen, un collègue de séminaire à Nancy.



L’Abbé Tiesen m’invitait à célébrer cette Messe, lorsque j’étais en Lorraine. A l’occasion de Noël, il m’arriva l’aventure suivante : Au moment de la communion, reçue à genoux et dans la bouche par les fidèles, un homme se présente pour communier, en m’insultant : « sale intégriste ! » Et il tend les mains pour y recevoir l’Hostie ! Je ne lui aurais pas donné la communion dans la main, certes, mais, alors là, je lui ai alorsrefusé tout simplement la Communion, qui aurait été une Communion sacrilège !



Il s’en est plaint à l’Evêque de Nancy qui, profitant de l’occasion, car il l’avait cru, (sans prendre la précaution de me contacter pour avoir ma « version »), prit sa plus belle plume et écrivit à Rome pour porter plainte contre moi. Le Cardinal Mayer, responsable d’Ecclesia Dei à l’époque, et que je connaissais très bien, m’appelle au téléphone pour m’informer de cette plainte de Mgr Bernard, et me demande de passer à son Bureau, pour voir ensemble cette question.



Je suis resté longtemps avec le Cardinal Mayer. Il me montra la lettre de l’Evêque de Nancy, Primat de Lorraine : Mg Bernard m’accusait d’avoir refusé de donner la communion dans la main à un fidèle, qui en avait le droit, d’avoir ainsi causé un scandale en lui refusant même la Communion ; il déclarait qu’il condamnait cette attitude et que, après avoir pris conseil auprès de son clergé, il se permettait de demander la suppression de la Messe de Saint Pie V, car c’était le désir de la majorité de son clergé (sic !). Et d’ajouter, « in cauda venenum » : « N’oubliez pas que Monseigneur Masson est un prêtre extrémiste : IL A ETE DIRECTEUR A ECONE ».



Le Cardinal Mayer comprit très vite le fond du problème, et il me rassura : affaire classée. Mais, de retour chez moi, selon les conseils qui m’avaient été donnés par des amis de la Curie, j’écrivis au Cardinal Mayer pour lui donner un compte-rendu de notre conversation (« scripta manent »), et lui laisser ainsi un document qui resterait dans les archives et rétablirait la vérité, pour l’avenir !



Par souci d’honnêteté, j’envoyais copie de cette lettre à Mgr Bernard. Son Excellence Monseigneur l’Evêque de Nancy, Primat de Lorraine, me répondit : « Je n’ai jamais rien écrit à Rome contre vous ».



Je lui ai simplement répondu : « Excellence, je n’ai pas rêvé avoir été appelé au téléphone par le Cardinal Mayer. Je n’ai pas rêvé en lisant le dossier que vous avez envoyé contre moi. Evitez-moi de penser pour ne pas juger ! Mais, ou bien vous avez signé sans lire, ou bien quelqu’un a écrit à votre place et a signé à votre place… ou bien vous mentez… ». (lettres ou copies dans mes archives personnelles).



La débâcle liturgique, qui a commencé à mon avis par la perte du sens du Sacerdoce que le prêtre reçoit, et en tout premier lieu par l’abandon de la soutane qui le distinguait comme tel, est le signe d’une crise plus grave, plus cachée, plus sournoise, mais ô combien réelle : LA DEBACLE DANS LA FOI.



Je partage profondément l’opinion de mon correspondant : si quelqu’un ne croit pas entièrement en la foi de l’Eglise, pourquoi ne s’en va-t-il pas :



« Je me pose une question (m’écrivait-il): pourquoi restaient-ils? Ils auraient pu partir, devenir avocat commerçant ou instit, avoir une femme et des enfants... pourquoi restaient-ils? ».



Je ne puis m’empêcher de penser à ce que nous déclarait Dom Roy, le Père Abbé de Fontgombault, au mois d’août 1970 : « On commence par enlever la barrette, et on se retrouve marié ».



Boutade ? Certes, si l’on veut. Mais tout changement peut être signe d’un changement plus profond : il faut faire preuve de discernement, car tout changement n’est pas nécessairement bon et salutaire, et peut être signe d’un changement catégorique d’orientation.



Et l’exemple venait de plus haut, des Evêques eux-mêmes. Le Pape Jean-Paul II a confié à Mgr Jacques Martin (qui me l’a raconté personnellement) : « Les Evêques de France, ils se figurent que je ne les vois pas en civil à la télévision ? Et quand ils viennent me voir pour les visites ‘ad limina’, ils se déguisent ; mais je ne suis pas dupe ! »



Je pense à un autre exemple, toujours avec Mgr Bernard. J’allais le voir régulièrement, quand j’étais Directeur d’Ecône, pour maintenir de bons rapports avec la Hiérarchie de France. Une fois, Mgr Bernard me reçut, habillé en civil, chemise et cravate. Gêné, il me déclara : « Excusez-moi, Monsieur l’Abbé, si je suis en civil. Mais, j’ai ensuite une réunion avec mes prêtres. Et je ne veux pas y aller en clergyman : ils pourraient prendre cela comme un reproche car ils sont tous en civil. Je ne veux pas les heurter. Il faut prendre les gens comme ils sont : je dois être juif avec les juifs, et grec avec les grecs ! ».



Je répondis simplement : « Alors vous auriez dû me recevoir en soutane ! ».



A propos de la distribution de la Sainte Communion dans la main, qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase (je l’ai raconté dans un autre article publié sur « hermas »), et m’a fait quitter la France pour aller à Ecône, pour rester catholique, je tiens tout de même à préciser que ce n’est pas un refus « intégriste ». C’est un problème beaucoup plus profond, un problème de conscience, un problème de foi, rien de moins. Et, dans ce domaine, je sentais le devoir d’être "objecteur de conscience", et de na pas distribuer la Sainte Hostie dans la main.



Prêtre, je savais bien par expérience, que des parcelles se détachent des hosties, de la grande Hostie du prêtre, des petites Hosties distribuées aux fidèles. Ces fragments d’hostie, quelle que soit leur taille, sont-ils le Corps du Christ ? Si le Saint-Père, revêtu de son autorité, de son charisme d’infaillibilité déclarait que ces fragments ne sont pas le Corps du Christ, je n’aurais aucun scrupule. Mais cette hypothèse est impensable, et ne peut même pas être un "futurible !" Saint Thomas déclare, dans le Séquence que nous chantons à l’occasion de la Fête-Dieu :



Le sacrement enfin rompu,

Ne vacille pas, mais souviens-toi

Qu'il est sous chaque fragment

Comme sous le tout il se cache.



Nulle division n'est réelle,

Le signe seulement se fractionne,

Et par là, de ce qui est signifié

Ni l'état ni la stature n'est amoindri.



En conscience, je ne puis pas risquer qu’un fragment d’Hostie, qui est le Corps du Christ donc, tombe pas terre, et soit foulé aux pieds… C’était, c’est, ce sera toujours pour moi, un devoir de conscience de distribuer la Sainte Communion dans la bouche, comme c’est la pratique habituelle de l’Eglise.



Le Pape Benoît XVI l’a rappelé récemment, et donne lui-même l’exemple. Qui oserait Le contester et s’opposer à Lui ? Qu’il se lève et qu’il parle ! Mais qu’il n’oublie pas qu’il parle à Pierre, sur qui le Christ a bâti son Eglise ! « Surgat et dicat, sed memor sit conditionis suae » (ancien rituel des Ordinations) [à suivre]



Mgr J. MASSON

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:46

Le Pape Benoît XVI, la Communion à genoux et dans la bouche, la Croix au milieu de l’autel, tournée vers le prêtre

Ecoutons les paroles du Successeur de Pierre, car « ubi Petrus, ibi Ecclesia », là où est Pierre, là se trouve l’Eglise !
Le 22 mai 2007, solennité du « Corpus Domini », de la Fête-Dieu, dans l’homélie de la Messe solennelle célébrée par le Saint-Père sur le parvis de la Basilique Saint Jean de Latran, Messe suivie de la Procession solennelle du Saint-Sacrement dans les rues de Rome, jusqu’à la Basilique Sainte Marie Majeure, le Saint-Père a déclaré :

« Nous trouvons ici le sens du troisième élément constitutif du Corpus Domini: s'agenouiller en adoration devant le Seigneur. Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui s'est fait pain rompu par amour, est le remède le plus valable et radical contre les idolâtries d'hier et d'aujourd'hui. S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté: celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Nous nous prosternons devant un Dieu qui s'est d'abord penché vers l'homme, comme un Bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner vie, et il s'est agenouillé devant nous pour laver nos pieds sales. Adorer le Corps du Christ veut dire croire que là, dans ce morceau de pain, se trouve réellement le Christ, qui donne son vrai sens à la vie, à l'univers immense comme à la plus petite créature, à toute l'histoire humaine comme à l'existence la plus courte. L'adoration est une prière qui prolonge la célébration et la Communion Eucharistique et dans laquelle l'âme continue à se nourrir: elle se nourrit d'amour, de vérité, de paix; elle se nourrit d'espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme ».

En entendant ces paroles, j’ai compris qu’il allait se passer quelque chose de nouveau : le successeur de Pierre, le « doux Christ en terre avait parlé » : quelque chose allait changer.

Et de fait, au moment de distribution de la Sainte Communion par le Saint-Père à un groupe de fidèles, un prie-Dieu a été placé entre le Saint-Père et le communiant, et chacun à genoux, pieusement, les mans jointes, a reçu le Corps du Christ, dans la bouche !

Ile n a été de même lorsque le Saint-Père s’est rendu en Italie du Sud, à Santa Maria di Leuca et à Brindisi. Et il en est toujours ainsi, où que le Saint-Père aille célébrer la Sainte Messe ; dans les paroisses de Rome, en Italie, à chacun de ses Voyages Apostoliques dans le monde, à Paris et à Lourdes notamment, malgré certaines réticences du clergé local, Curés ou Evêques.

Déclaration officielle du Maître des Cérémonies Pontificales

L’Osservatore Romano du 26 juin rapporte le texte suivant d’un entretien avec Monseigneur Guido Marini (à ne pas confondre avec son prédécesseur, S. Exc. Mgr Piero Marini), Maître des Cérémonies Pontificales.

Question : « Lors de la récente visite à Santa Maria di Leuca et à Brindisi le Pape a distribué la communion aux fidèles agenouillés et sur les lèvres (note : l’expression du journaliste est incorrecte : c’est dans la bouche !). Cette pratique est-elle destinée à devenir habituelle dans les célébrations pontificales ? »

Réponse : « Je pense que oui. À cet égard, nous ne devons pas oublier que la distribution de la communion dans la main est toujours, d'un point de vue juridique, un indult (note : et pas un droit pour les fidèles comme cela a été dit de manière abusive) par rapport à la loi universelle. La communion dans la main a été permise par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en ont fait la demande. Le mode de distribution de la communion adopté par Benoît XVI vise à souligner la validité de la règle valable pour toute l'Église. En outre, nous pourrions peut-être y voir aussi une préférence pour cette manière de distribuer la communion qui, sans s'opposer à l'autre, souligne mieux la vérité de la présence réelle dans l'Eucharistie, contribue à la dévotion des fidèles et introduit plus facilement le sens du mystère. Aspects que d'un point de vue pastoral, à notre époque, il est urgent de souligner et de retrouver. »

Dans ce même entretien, Mgr Marini revient aussi sur deux aspects essentiels de la Messe, mis en évidence lors de la Fête du Baptême du Christ, fête à l’occasion de laquelle le Saint-Père avait célébré la Messe dans la Chapelle Sixtine au maître-autel et non à l’autel face au peuple qui avait été enlevé, et avais baptisé plusieurs enfants.
Monseigneur Guido Marini précise : « L'architecture, le style, la beauté et l'harmonie particulière d'un lieu sacré peuvent justifier que l'on préfère célébrer la messe au maître-autel ancien plutôt qu'à l'autel moderne tourné vers l'assistance; de plus, cela permet d'exprimer symboliquement ce vers quoi, ou plutôt Celui vers qui est dirigée la Célébration Eucharistique, à savoir le Christ, Jésus.

« C'est le sens de la Croix placée sur l'autel, qu'il soit ancien ou moderne, et tournée vers le prêtre: elle indique la place centrale occupée par le Crucifié, et la direction exacte qui doit capter l'attention des fidèles au cours de la Célébration Eucharistique ». Et Mgr Marini ajoute: « On ne se regarde pas les uns les autres, mais tous regardent vers Celui qui, pour nous, est né, mort et ressuscité, vers notre Sauveur ».

Une question (parmi tant d’autres !)
Le Saint-Père poursuit les visites dans les paroisses de Rome. Il effectue aussi des Voyages Apostoliques dans le monde entier, et notamment en France (Paris, Lourdes). Partout, il célèbre comme il le fait à Saint-Pierre de Rome : la Croix est placée au centre de l’autel, entourée de six cierges, la communion est distribuée aux fidèles qui s’agenouillent sur un prie-Dieu placé tout exprès pour cette occasion.

Quand le Saint-Père s’en va, que fait ensuite le Curé de la paroisse visitée ? Que font les Evêques qui ont concélébré la Sainte Messe avec le Saint-Père ?

Ils ne changent rien. Ils « subissent », avec certaines réticences les règles imposées par le Maître des Cérémonies, qui suit la volonté expresse du Saint-Père. Mais AUCUN ne suit l’exemple donné par le Successeur de Saint-Pierre.

Même si ce n’est pas un ordre, s’il n’y a pas de loi nouvelle sur ces questions, et si les Curés et les Evêques ne sont pas « tenus à l’obéissance », il me semble que les Evêques, Successeurs des Apôtres, et les Curés, Pasteurs du troupeau de Dieu dans une paroisse, devraient spontanément, dans un esprit de docilité et de confiance filiale, comprendre la volonté de Pierre et le suivre : « Qui vous écoute, m’écoute ».

« Ils ont des yeux pour ne pas voir, et des oreilles pour ne pas entendre ».

Oui, S. Exc. Mgr Bruguès a raison : il faudrait organiser une année de formation, pour enseigner le Catéchisme de l’Eglise Catholique aux jeunes qui se présentent dans nos Séminaires.
Mais il faudrait le faire aussi pour les prêtres nés et ordonnés après 1969, pour les prêtres nés avant 1969 et ordonnés après 1969, et enfin pour les prêtres nés et ordonnés avant 1969, dont plusieurs ont reçu la plénitude du Sacerdoce et sont maintenant Pasteurs d’un Troupeau, Evêques.

Le Père Congar nous disait en 1967, lors d’une semaine de formation permanente, qu’il avait donné des cours du soir aux Evêques français, à l’occasion du Concile Vatican II « car ils avaient oublié leur théologie » (sic !)
Le Père Congar a été un expert écouté au Concile Vatican II. L’Abbé Joseph Ratzinger lui aussi a contribué de façon remarquable au Concile Vatican II en tant qu’expert; il assistait le Cardinal Joseph Frings, Archevêque de Cologne, comme Conseiller théologique.
L’Abbé Joseph Ratzinger, selon ses propres paroles, « s’est converti » (sic !), entrevoyant les dangers futurs au sein de l’Eglise. Le Père Congar « a perverti »

Chriscato94

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:47

Les ornements ou vêtements liturgiques (c)
27 NOVEMBRE 2009

Rédigé par Mgr J. Masson et publié depuis Overblog

Le cordon
Le Cérémonial des Évêques (Cæremoniale Episcoporum) de 1984 précise :
« Le vêtement sacré pour tous les ministres quel que soit leur grade commun est l'aube, serrée autour des reins par le cordon, sauf si elle est faite selon le mode de lasoutane, afin qu'elle épouse le corps sans cordon. Avant de revêtir l'aube, si elle n'entoure pas parfaitement le col de l'habit commun, on revêtira l'amict »
Ce qui maintient l’usage obligatoire de la soutane, et, presque nécessairement l’usage de l’amict.



Le cordon ou cingulum est mis immédiatement sur l'aube pour la serrer à la taille et, par là, éviter que son ampleur gêne le prêtre dans ses mouvements. Le cordon est généralement blanc, mais il peut cependant suivre la couleur du jour et êtrede même teinte que l'ornement.



En le serrant autour de sa taille, le prêtre récite la prière suivante :



« Praecínge me, Dómine, cingulo puritátis, et extíngue in lumbis meis humórem libídinis; ut máneat in me virtus continéntiae et castitátis ».

« Ceignez-moi, ô Seigneur du cordon de la pureté, et éteignez en mes reins l’ardeur de concupiscence, afin que se maintienne en moi la vertu de la continence et de la chasteté »



Les prêtres dans la presque unanimité, et de très nombreuxPasteurs également, même quand ils apparaissent à la télévision, ont abandonné la soutane, et ensuite le clergyman, pour être comme tout le monde, comme tous les hommes. Et peu à peu, l’amict, le cordon , l’aube habituelle.



Avaient-ils besoin de recourir à ce « prétexte » pour découvrir en eux « l’animal » qui dort, la bête qui sommeille, la concupiscence qui n’est autre que le dérèglement des sens, dans la domaine de la chasteté notamment ?

N’ont-ils jamais ressenti ce « feu dévorant » de la concupiscence ? Seraient-ils de fer ou de marbre ?



Bien sûr que si, depuis leur enfance, ou presque ! Et alors, se consacrant corps et âme au Seigneur Jésus, notamment par le vœu de chasteté, ils ne peuvent pas ignorer la nécessité absolue de la prière, de l’intimité avec Dieu, pour rester fidèle au Christ, et à leur engagement. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire, » disait le Maître : c’est particulièrement vrai dans ce domaine.

Pourquoi ont-ils alors abandonné cette belle prière ? Par ignorance ? Par inconscience? Par présomption … ou pour être plus libres… pour faire comme tout les autres hommes ? Nul ne peut donner de réponse, et je m’en garderais bien !. Mais il y a un peu de tous ces motifs, à la base de l’abandon de cette prière, qui rappelle à chaque Consacré, le vœu qu’il a fait.



Les prêtres de ma génération n’ignoraient pas cette prière. Les prêtres qui ont été formés après 1969, n’ont pas pu la connaître, si on ne la leur a pas enseignée au séminaire ?Et pourquoi ne la leur a-t-on pas enseignée ?



En ce sens, on peut dire qu’il s’est produit une rupture dans la tradition de l’Eglise, dans ce domaine. Volontaire ? Subie ? par crainte de paraître « arriéré » ? Je laisse la réponse à d’autres, car la réponse n’est pas unique.



Mais, on peut dire sans jugement téméraire, que la faute revient d’abord à ceux qui ont eu la charge de les former, et aux Pasteurs qui n’ont pas veillé sur leur troupeau, comme ils auraient dû le faire, et sur la formation des futurs prêtres, « sicut pupillam oculi », comme sur la prunelle de leurs yeux !



Et pourtant, Saint Paul nous en avertit : « … Je ne fais pas le bien que je veux, et commets le mal que je ne veux pas…Quand je veux faire le bien, c’est le mal qui se présente à moi » (Romains, 7, 19.22)



En se ceignant du cordon, et en récitant cette prière, le prêtre ne fait pas un geste habituel et banal ! Ce geste lui rappelle sa fragilité humaine, le met en garde, et le fait se tourner vers Dieu afin que rien ne le sépare de Lui, et qu’il puisse être vraiment « alter Christus », un « autre Christ ».



Quelle imprudence ! Quelle inconscience, ou bien quel orgueil ! Et s’il était conscient… quelle perversion de s’approcher ainsi des Saints Mystères en état de péché mortel ! Je n’ose y croire… Et pourtant !



L’étole


L'étole, dérivé du latin stola qui signifie longue robe, lui-même du grec στολη (stolē), est un ornement liturgique de l'évêque, du prêtre et du diacre. Elle est l'insigne par excellence de la prêtrise.



L'étole, dans sa forme primitive, était une longue robe, garnie de deux bandes verticales, les clavi, comme sur la dalmatique. La robe a été supprimée, et il n'est resté que les bandes qui forment l'étole actuelle.



Il s'agit d'une bande de tissu ornée d'une petite croix placée au milieu. Le prêtre la laisse pendre de chaque côté tandis que le diacre la porte transversalement, tous deux par dessus l'aube ou le surplis pour la Messe et l'administration desSacrements.



Avant 1969, à la messe, le simple prêtre la portait croisée sur la poitrine, et l'évêque décroisée, signe que le second dispose de la plénitude du sacerdoce, et non le premier.



Après 1969, c’était l’usage normal de croiser l’étole pour le prêtre, un geste qui vient de la cérémonie de l’ordination du prêtre : au moment où l’Evêque détache le côté droit de l’étole (portée de manière transversale par le diacre), pour la croiser devant la poitrine du nouveau prêtre, n’a jamais été supprimée. Et pourtant, la totalité a choisi ce qui était « permis » pour devenir la règle… Cela gênait vraiment de porter l’étole croisée ? Ah ! Mais il fallait le cordon ! Et l’aube classique ! et l’amict ! et la soutane ! Le pied sur la pente glissante !



Pourquoi, lorsqu’il y a un choix, choisir toujours ce qui s’éloigne de la Tradition ? « On enlève la barrette, et on se retrouve marié », disait Dom Roy, que j’ai déjà cité à plusieurs reprises !



C’est bien vrai ! C’est dans la ligne des choses : l’abandon de la soutane entraîne l’abandon de l’aube habituelle et de l’amict, et nécessairement l’abandon du cordon qui permettait de le fixer autour de la taille, et de croiser l’étole.



Et, à l’occasion des Messes concélébrées avec un grand nombre de prêtres, on assiste à un spectacle qui fait plus penser à l’armée de Bourbaki, qu’à une cérémonie religieuse. Des aubes « prénatal » plus ou moins à la grandeur de celui qui la porte, froissées la plupart du temps, parce que transportées dans des sacoches, des étoles « volantes » de toutes formes et de toutes les couleurs.



Et c’est ainsi que l’on ose se présenter devant Dieu, s’approcher de l’autel du Seigneur, pour baiser « l’autel » qui n’est plus , la plupart du temps qu’une table en bois qui remplace l’autel ancien parce qu’il « tournait le dos au peuple » ! (Quelle horreur, cette expression !!! ).



Là aussi, ils oublient que ce n’est pas « face au peuple » que l’on célèbre, mais face à la Croix, au Calvaire, tourné vers le Golgotha à Jérusalem : « Elevons notre cœur ! Nous le tournons vers le Seigneur ». Le Pape Benoît XVI l’a rappelé, et il célèbre « face à la Croix ». Ce que beaucoup lui reprochent, sans savoir bien pourquoi d’ailleurs : un prêtre colombien, ordonné dix ans plus tôt, ayant assisté à la Messe du Saint Père à la Basilique Saint-Pierre, m’a dit : « C’est ridicule, avec la Croix devant lui, on ne voit plus le Pape ! »… Qu’était-il « allé voir » à Saint-Pierre : le Pape, ou bien assister à la Sainte Messe, au Saint Sacrifice de la Messe, à la Célébration Eucharistique comme il est d’usage de dire à présent ?



Et quand ils montent à l’autel et embrassent l’autel, ils n’embrassent rien d’autre qu’une simple planche de bois ! Par habitude, parce que cela se fait. Ils ne savent même pas que le prêtre récitait alors une prière… Quand les gens se mettent à table, embrassent-ils la table qui les attend ?



On a perdu le bons sens, le sens des choses, leur signification religieuse profonde : c’est vraiment une « désacralisation » progressive qui avance comme un bulldozer, à laquelle nous assistons, et qui enlève progressivement tout ce qui appartenait « au passé ».



Là non plus, je ne veux pas être comme Clovis : brûler ce que j’ai adoré et adorer ce que j’ai brûlé ! NON POSSUMUS ! NON POSSUM !



Quant à la Croix qui est obligatoire, sur l’étole, toujours d’après le Cérémonial des Evêques de 1984, il y a bien longtemps qu’elle a disparu des étoles… Comme si un mot d’ordre avait été donné.



Mais enfin, en tout cela, n’y aurait-il pas un chef d’orchestre ? Le clergyman qui apparaît du jour au lendemain, par un coup de baguette magique de la fée Carabosse ; les chemises de clergyman qui, du jour au lendemain passent du noir au gris, et à toutes les couleurs ; les aubes « prénatal » qui, là aussi, d’un jour à l’autre, règnent en maîtresses dans les sacristies, alors que les anciennes aubes habituelles, plissées, avec dentelles ou sans dentelles, l’amict, et le cordon disparaissent, et sont reléguées Dieu sait où !



Et pourtant, là aussi, en revêtant l’étole, le prêtre récitait cette prière d’une grande richesse, qui lui rappelait sa condition d’être mortel à cause du péché, son indignité à s’approcher d’un Ministère aussi sacré, mais aussi qui lui faisait demander de mériter tout de de même la joie éternelle :



« Redde mihi, Dómine, stolam immortalitátis, quam pérdidi in praevaricatióne primi paréntis: et, quamvis indígnus accédo ad tuum sacrum mystérium, mérear tamen gáudium sempitérnum.

« Redonnez-moi Seigneur, l’étole (le vêtement) de l’immortalité, que j’ai perdu lors de la prévarication de mes premiers parents, et quoique je m’approche sans en en être digne de ton Ministère Sacré, que je puisse pourtant jouir de la joie éternelle ».

(A suivre)

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:48

la messe (b)
21 JANVIER 2010

Rédigé par Mgr J. MASSON et publié depuis Overblog

Quelques réflexions s’imposent



Elles concernent ce qui se passe trop souvent dans les paroisses, et qui tend à se généraliser rapidement, malheureusement, et il faut le déplorer avec force, dans la manière de célébrer la Messe, contrairement aux prescriptions de l’Eglise et du Magistère. « Dans le Missel romain il est prescrit que ce soit le prêtre seul qui récite la Prière Eucharistique pendant que le peuple s'y associe dans la foi en silence » (cf. Ecclesia de Eucharistia, § 28).



En France, en Belgique, deux pays que je connais bien, il est de moins en moins rare que le prêtre fasse réciter toute la Prière Eucharistique, y compris les Paroles de la Consécration, par les fidèles, en même temps que lui ; ou tout au moins les paroles finales « Per ipsum et cum ipso et in ipso » (Par Lui avec Lui et en Lui..). Pour les Messes des enfants, ou pour les Messes où l’assistance n’est pas nombreuse, le prêtre fait parfois avancer les fidèles ou les enfants, et tous se placent autour de l’autel, comme pour une « concélébration », et récitent les prières avec le prêtre. Les fidèles, dit-on, ne concélèbrent pas : ILS CO-CELEBRENT. Au nom du Sacerdoce des fidèle, bien sûr ! Désobéissance évidente de la part des prêtres, qui ne peuvent invoquer l’ignorance des textes du Magistère à ce sujet.



POURQUOI CETTE ATITUDE ? POURQUOI LEURS PASTEURS, QUI NE PEUVENT PAS NE PAS ETRE AU COURANT, n’interviennent-ils pas ? POURQUOI NE VEILLENT-ILS PAS A INFORMER LEURS PRETRES DE LA NECESSITE DE RESPECTER LES REGLES PRESCRITES, EN CETTE MATIERE, PAR LE MAGISTERE DE L’EGLISE ?



La question suivante se pose : n’y-a-t-il pas à la base une confusion grave entre le « Sacerdoce commun des fidèles », et le « Sacerdoce Ministériel » des prêtres ? Sans porter de jugement téméraire, d’après les réflexions entendues de la bouche de prêtres concernés, je crois que l’on peut répondre par l’affirmative. De plus en plus se répand l’idée que c’est toute la communauté qui « fait l’Eucharistie ».



« Hermas » (13 octobre 2008, 28 octobre 2008, 4 novembre 2008) a cité le cas du Père Gérard Fourez, Jésuite belge. Ce Père présente en effet une perspective qui s’éloigne totalement, des théologies classiques et qui invite à s’interroger sur le sens profond de l’Eucharistie et des Ministères ordonnés. A le lire, on ne peut que se poser la question : le prêtre est-il nécessaire pour la « célébration de l’Eucharistie », pour le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ ? La réponse est : « Non, elle peut être utile, mais elle n’est pas nécessaire ! ». Il pose clairement la question, nous allons le voir, et il y répond :« C’est l’engagement de la communauté suscité par l’Esprit et par l’Evangile… qu’un prêtre soit présent ou pas ». Nous sommes en plein délire, en pleine hérésie, tout comme l’est ce Vicaire de Nancy qui déclarait un jour que, à la Messe, « il ne se passe rien, on se souvient de ce qui s’est passé il y a 20 siècles ».Voici ce texte, déjà cité par « hermas », mais qui prend toute sa place dans le cadre de cette étude :



« Il est certain que beaucoup de catholiques ont eu une conception assez magique du rôle du prêtre. Les paroles de la consécration sont encore vues comme un rituel magique. De même, il était généralement admis que la présence d’un ecclésiastique ordonné donnait une valeur spécifique à l’extrême-onction ou d’autres sacrements. De même on donnait une valeur quasi magique à un évêque juridiquement successeur des apôtres.

« Cependant lors du dernier Concile du Vatican, les théologiens ont rappelé qu’il y a Eglise chaque fois que quelques-uns se réunissent au nom de Jésus et de son Evangile.

« Qu’est-ce qui fait qu’il y a une Eucharistie ? Est-ce la présence du prêtre ou d’une communauté qui, à la suite de Jésus, dit : “Voici ma vie que je donne ?” Ce ne sont pas les paroles de la consécration qui font qu’il y a Eucharistie et que Dieu est présent. C’est l’engagement de la communauté suscité par l’Esprit et par l’Evangile. C’est ainsi que, quand une communauté se réunit pour faire mémoire – en paroles et en actions – de la bonne nouvelle en Jésus-Christ, elle célèbre l’Eucharistie, qu’un prêtre ordonné soit présent ou pas. Les individus rassemblés deviennent une communauté d’Eglise, Corps du Christ.

« Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas des ministres (des serviteurs) de la communauté, pour la réunir, pour parler en son nom, pour proclamer le pardon de Dieu, pour animer des réunions, des célébrations… L’important c’est que la communauté soit vivante et libératrice. Le rôle du prêtre, c’est de rendre cela possible ; mais sans prêtre, une communauté peut aussi être vivante et libératrice.

« Certaines personnes ont un charisme qui leur permet de bien animer la communauté. Elles peuvent exercer un leadership dans la communauté, pour autant que celle-ci les mandate pour le faire.

« Si la communauté confère des pouvoirs à certains de ses membres, ce n’est pas pour qu’ils dominent, ou qu’ils s’estiment indispensables. Le service rendu à la communauté ne doit pas devenir un facteur de conflits, au contraire, une dynamique peut s’instaurer entre la communauté et les animateurs.

« La communauté (l’Eglise) mandate certaines personnes qui alors réunissent la communauté sans s’y opposer à outrance. Et, s’il n’y a pas de ministre ordonné, la communauté peut vivre et célébrer l’Eucharistie, et ainsi vivre son Evangile ».



Le Supérieur des Jésuites est-il intervenu auprès du Père Fourez, pour le faire revenir sur ses déclarations en opposition ouverte avec la Foi bimillénaire de l’Eglise, ou bien continue-t-il à diffuser et à propager IMPUNEMENT la fausse doctrine, en trompant les fidèles ? Et il n’est pas le seul dans ce cas, hélas ! Les statistiques les plus sérieuses sont affligeantes, concernant le nombre de prêtres

- qui ne croient pas à la Présence Réelle du Christ dans les Saintes Espèces

- qui ne croient pas en la Présence Réelle du Christ dans l’Hostie, après la Célébration de la Messe

- qui ne croient pas que la Messe soit LE SACRIFICE DU CHRIST, mais un simple Mémorial de sa Passion

- qui réduisent la Messe à l’Assemblée des Fidèles dans le Christ, qui a dit « là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu » d’eux, en enlevant ainsi de la Messe tout aspect de Sacrifice : l’accent est mis sur la « communion » en recevant le pain qui fait mémoire de ce qu’a fait le Christ à la dernière Cène, sans qu’il y ait autre chose qu’un simple souvenir des gestes et des paroles

- qui nient ainsi la Présence RELLE du Christ sous les espèces du Pain et du Vin



A ce propos, le lecteur se souviendra probablement de ce que j’ai rapporté, et qui s’est produit dans ma propre paroisse d’origine en 1967 (oui, 1967 déjà !). Le Jeudi Saint, à la Messe in « Coena Domini », il déclara qu’il dépendait pas du prêtre qui récitait les paroles de la Consécration que le pain et le vin deviennent le Corps du Christ, MAIS DES FIDELES. Et d’ajouter qu’il n’y avait pas de présence réelle après la Messe : un souvenir, une nourriture, un « viatique » une provision pour le « voyage », pour les mourants, les agonisants, les malades. Et il déclarait pendant le sermon « Vous ne faites pas la génuflexion devant un frigidaire, car c’est un garde-manger. Devant le tabernacle c’est de même ! »… Après la Messe, au, cours d’une longue discussion houleuse, il me déclara : « D’ici peu, chaque père de famille célèbrera l’Eucharistie chez lui pendant les repas. Et, pour préparer les gens à cela, on va introduire la communion dans la main ». Je lui répondis :« alors nous n’aurons plus la même religion, nous n’avons déjà plus la même religion ». Deux ans plus tard, les fidèles pouvaient recevoir l’Hostie dans la main…



Oui, en 1967 déjà ! Un précurseur du Père Fourez ! Mais il y en avait déjà beaucoup comme cela. Je m’en était aperçu au séminaire Saint Sulpice. Je renvoie le lecteur aux récits que j’ai faits de cette époque (à suivre).

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:48

la célébration de la messe (c)
22 JANVIER 2010

Rédigé par Mgr J. MASSON et publié depuis Overblog

CONSEQUENCES sur la célébration de l’Eucharistie et des autres sacrements



1.- la nécessité de célébrer la Sainte Messe



Il faut tout d’abord bien préciser sur un point et y insister : les Sacrements, et en particulier le Saint Sacrifice de la Messe ne sont pas « l’affaire » du prêtre : il n’en est pas le « maître », il ne peut en disposer comme il veut, l’arranger selon ce qu’il pense, ce qu’il ressent, ce qu’il croit. Il a reçu un dépôt, qu’il doit transmettre intact, comme le déclare et le demande Saint Paul, sans oser y ajouter ou y retrancher quoi que ce soit, déclare avec insistance le Magistère de l’Eglise. Il est « Ministre » du Christ, « intendant » du Royaume de Dieu, il agit « in persona Christi », et non pas en son propre nom. Il est donc de son devoir de se conformer en tout, et entièrement, à la doctrine du Christ, transmise par l’Eglise, sans se permettre de toucher aux choses sacrées.



Le Christ, à la Dernière Cène a dit à ses Apôtres : « faites ceci en mémoire de moi » : c’est un ordre, et pas une consigne. Et, nous l’avons vu, le Pape Jean Paul II rappelle dans l’Encyclique « Ecclesia de Eucharistia » la nécessité pour chaque prêtre de célébrer la Sainte Messe chaque jour. Le Pape Benoît XVI est revenu fréquemment sur la célébration de la Messe quotidienne, comme premier moyen indispensable de vie spirituelle pour le prêtre, avec la récitation du Bréviaire, la Lectio Divina, l’Adoration, le Chapelet, et la pratique fréquente du Sacrement de la Pénitence, de la Réconciliation, de la Confession. Avant toute autre action pastorale.



Questions :

- Tous les prêtres, même pourvus de plusieurs paroisses, célèbrent-ils la Messe chaque jour ?

- Combien récitent chaque jour le Bréviaire (qui est une obligation « sub gravi », grave), ou prient le Chapelet, ou consacrent un temps suffisant à l’Adoration du Seigneur présent dans le Tabernacle ?

- Combien se confessent fréquemment, même et surtout s’ils ne sont pas en état de célébrer dignement la Sainte Messe ?



Je n’exagère pas : j’ai connu des prêtres qui ne célébraient la Messe que le dimanche, sans s’être confessés depuis plusieurs années, malgré une situation « humaine » qui était loin d’être conforme avec les engagements qu’ils avaient pris ? Inconscience ? Aveuglement ? Un prêtre, ancien collègue de séminaire, Curé d’un nombre élevé de paroisses de campagne, auquel je demandais combien de Messes il allait célébrer le lendemain dimanche, me répondit : UNE SEULE : C’EST FATIGANT. C’est désolant. Et les pauvres ouvriers, ses paroissiens, qui travaillent dans les champs plus de 12 heures par jour, et ceux qui sont au casse-fonte dans les aciéries voisines ? C’est loin d’être un cas isolé ! Hélas !

Et les pauvres fidèles ? Privés de Messe, les personnes âgées surtout, les enfants ? Il arrive même fréquemment, et c’est le comble de l’aberration, j’ai vu cela en Belgique, mais cela existe aussi en France, que, pour « la prise de possession d’une paroisse », c’est-à-dire pour l’installation d’un nouveau Curé dans une paroisse, ou d’un Doyen dans son Doyenné, tous les prêtres du Doyenné se joignent à lui pour CONCELEBRER LA MESSE, abandonnant ainsi leurs fidèles… Car, ce dimanche-là, ils ne célèbrent pas d’autre Messe !



Mais que représente la Messe pour certains prêtres ? Un exemple : Au cours d’une concélébration « de masse », dans le Diocèse de Nancy, un prêtre se trouvait au fond de l’église. Un ami lui demande : « Tu as pu célébrer la Messe d’aussi loin ? ». La réponse : « J’ai tendu le bras à la consécration, et j’ai gagné 14 euros » (le prix alors d’un honoraire de Messe en France).



Un autre exemple : Dans ma paroisse d’origine, dans le Diocèse de Nancy, où il y pénurie de prêtres, c’est vrai, le Curé, qui dessert quatre paroisses a nommé des « remplaçants », des laïcs, bien sûr, des femmes, des « aumônières », qui gèrent la paroisse, s’occupent, avec beaucoup de zèle bien souvent, des « assemblées dominicales en l’absence de prêtres », des enterrements notamment. Et il n’est pas rare que le Curé en personne assiste à ces « cérémonies » d’enterrement, présidées et dirigées par cette brave personne, sans célébrer la Messe, et en disant le plus naturellement du monde : « Je célébrerai dimanche prochain la Messe pour le (ou la) défunte) (sic !). AHURISSANT, non ? POURQUOI ? Sans doute pour préparer les fidèles à voir des laïcs « remplacer » les prêtres quand il n’y en aura plus ! En vertu du sacerdoce des fidèles, bien sûr !



Notre Seigneur disait : « J’ai pitié de cette foule, car ils sont comme des brebis sans pasteurs ». Pauvres fidèles livrés aux mains de mercenaires, de « fonctionnaires du culte » ! Pauvres PASTEURS aussi, qui ne veillent pas sur ceux que le Christ leur a confiés : les prêtres dont ils ont la charge. Le Pape Benoît XVI rappelle ce point capital aux Evêques quand ils viennent en visite « ad limina », chaque cinq ans, en pèlerinage à Rome, se recueillir sur la Tombe des Apôtres Pierre et Paul, et rendre compte de la gestion de leur Diocèse. Dans le Message déjà cité, adressé aux prêtres participant à la Retraite Sacerdotale Internationale d’Ars fin septembre dernier, le Pape Benoît XVI déclarait :



« Les phrases simples et denses du saint Curé sur l’Eucharistie nous aident à mieux percevoir la richesse de ce moment unique de la journée où nous vivons un face à face vivifiant pour nous-mêmes et pour chacun des fidèles. "On ne comprendra, écrivait-il, le bonheur qu’il y a de dire la messe que dans le ciel". C’est pourquoi je vous encourage à fortifier votre foi et celles des fidèles dans le Sacrement que vous célébrez et qui est la source de la vraie joie. Le saint d’Ars s’écriait : "Le prêtre doit avoir la même joie (que les apôtres) en voyant Notre Seigneur qu’il tient entre ses mains" ».

« … je vous redis : "Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au cœur de l’Église !" Vivants témoins de la puissance de Dieu à l’œuvre dans la faiblesse des hommes, consacrés pour le salut du monde, vous demeurez, mes chers frères, choisis par le Christ lui-même afin d’être, grâce à Lui, sel de la terre et lumière du monde. Puissiez-vous durant cette retraite spirituelle, expérimenter de manière profonde l'Intime indicible pour être parfaitement unis au Christ afin d'annoncer son Amour autour de vous et d'être entièrement engagés au service de la sanctification de tous les membres du Peuple de Dieu ».



Appel angoissé du Successeur de Pierre, du Vicaire du Christ, du « Doux Christ en Terre ».



Puissions-nous retrouver la fraîcheur de notre « oui », « adsum », « me voici », quand nous avons répondu à l’appel personnel de Dieu, quand, le jour de notre Ordination Sacerdotale, nous avons répondu ainsi à notre Evêque. ADSUM, et dire avec Saint Paul : « Je me dépenserai moi-même tout entier pour vos âmes » (2 Corinthiens 12, 15), que Mgr Lallier avait fait imprimer sur les images de son Intronisation à Nancy : « impendar et superimpendar pro animabus vestris »

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:49

la célébration de la messe (d)
23 JANVIER 2010

Rédigé par Mgr J. MASSON et publié depuis Overblog

2. Nécessité de célébrer la sainte Messe selon les rubriques fixées par l'Eglise



Avec les ornements requis



Je vais devoir me répéter. Mais, ci-dessus, j’ai exposé simplement les règles de l’Eglise dans ce domaine. A présent c’est pour montrer, dans le concret, à quel point de désobéissance en est arrivé un grand nombre de Ministres sacrés à l’égard des règles de l’Eglise ; qui se comportent en ce domaine avec une désinvolture déconcertante et révoltante, au détriment du caractère sacré du Mystère qu’ils sont censés célébrer, au grand scandale de nombreux fidèles désorientés, qui ne savent plus où aller pour « trouver une Messe normale ».



“Pour célébrer et administrer l'Eucharistie, les prêtres et les diacres revêtiront les vêtements sacrés prescrits par les rubriques”, rappelle le canon 929.



D’autres textes déclarent sans ambiguïté :



« Dans l'Église, qui est le Corps du Christ, tous les membres n'exercent pas la même fonction. Cette diversité des ministères dans la célébration de l'Eucharistie se manifeste extérieurement par la diversité des vêtements liturgiques. Par conséquent, ceux-ci doivent être le signe de la fonction propre à chaque ministre. Il faut, cependant, que ces vêtements contribuent aussi à la beauté de l'action liturgique ».



« Le vêtement sacré pour tous les ministres quel que soit leur grade commun est l'aube, serrée autour des reins par le cordon, sauf si elle est faite selon le mode de la soutane, afin qu'elle épouse le corps sans cordon. Avant de revêtir l'aube, si elle n'entoure pas parfaitement le col de l'habit commun, on revêtira l'amict ».



On ne peut donc que réprouver expressément l'abus suivant, qui est contraire aux prescriptions des livres liturgiques : même avec la participation d'un seul assistant, il n'est pas permis aux ministres sacrés de célébrer la sainte Messe sans revêtir les vêtements liturgiques, ou de porter seulement l'étole sur la coule monastique ou sur l'habit commun religieux, ou encore sur un vêtement civil.



Les Ordinaires (les Evêques) sont tenus de corriger dans les plus brefs délais des abus de ce genre, et ils doivent veiller à pourvoir toutes les églises et tous les oratoires dépendant de leur juridiction, d'un nombre suffisant de vêtements liturgiques, confectionnés selon les normes.



Et si les Evêques ne le font pas, les fidèles peuvent faire remarquer charitablement en privé au prêtre qu’il est en pleine désobéissance. Qu’ils n’aient pas peur : cela s’appelle« la correction fraternelle ». Et si le prêtre n’obtempère pas, alors, qu’ils fassent comme le demande Saint Paul ; « Dic Eclesiae » : qu’ils en réfèrent alors à l’Eglise, au Pasteur.



Pour le prêtre :



« Le vêtement propre au prêtre célébrant, pour la Messe et pour les autres actions sacrées en liaison immédiate avec la Messe, est la chasuble, De même, lorsque, conformément aux rubriques, le prêtre revêt la chasuble, il ne doit pas omettre de porter l'étole.



« Tous les Ordinaires doivent veiller à ce que tout usage contraire soit supprimé ».



Les « Ordinaires » ?, c'est-à-dire les Evêques. Il faut reconnaître que trop peu d'entre eux se soucient d'exiger de leurs prêtres le respect du port de la chasuble. Bien trop souvent ces prêtres ont été formés à une époque où, même au sein des séminaires, on omettait sciemment la chasuble pour la messe quotidienne. Le texte précédent demande clairement à ce que l'on revienne à l'usage prévu.



On doit aussi rester vigilant sur une mode apparue en Belgique et en France et qui consiste à revêtir l'étole par dessus la chasuble ou l'habit religieux. Cet usage n’a pas de raison d’être.



Il serait fastidieux de citer des exemples. Nous assistons de plus en plus à ces « libertés cléricales ». L’usage se généralise.



Pourquoi ? C’est la question qui n’a cessé de revenir tout au long de ces réflexions ! Oui, POURQUOI ? Et une autre parole est revenue, une réponse presque spontanée tellement elle est évidente : la DESACRALISATION, la perte du sens du Sacerdoce chez le Prêtre.



Par conviction chez certains (et alors, que font-ils encore dans l’Eglise ?), par ignorance chez d’autres au moment de leur formation, par l’exemple contagieux pour beaucoup.



Je le dis avec insistance : évitons tout jugement ! Nous n’avons pas à juger. Mais nous ne pouvons rester sans rien faire, et assister à cette forme d’apostasie galopante. Répondons avec générosité à l’appel de Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI. Et, en cette Année Sacerdotale qu’il a décrétée, prions le Sant Curé d’Ars pour la sanctification des prêtres, pour la conversion des prêtres, pour que le Seigneur nous donne de bons et saints prêtres [à suivre].

Mgr J. Masson


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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:49

3) Nécessité de célébrer la sainte messe avec les prières fixées par l’Eglise



C’est là aussi un problème grave et répandu : le prêtre « manipule » la liturgie, les textes proposés par l’Eglise, comme s’il pouvait en disposer. De quel droit ? Au nom de quelle autorité ? De la sienne ? N’est-il pas un ministre, un intendant, un serviteur, tout simplement ? L’aurait-il oublié ?



Il est fréquent, notamment, mais pas seulement, pour les Messes de Mariage, ou les enterrements célébrés avec Messe, que le prêtre introduise des lectures, des prières de son choix : les cas abondent, et ne sont pas isolés :

-.remplacer la première Lecture par un texte profane qui n’a rien à voir avec la Bible. Ce qui est formellement interdit. J’ai assisté dernièrement à un enterrement en Belgique. Le prêtre, que j’avais déjà rencontré auparavant, et que je connaissais, m’a demandé au dernier moment de concélébrer. Je m'en suis bien gardé, sachant à quoi je risquais de m’exposer. Il avait demandé à la petite fille du défunt, une maman catéchiste, de choisir les lectures. Ce qu’elle a très bien fait. Il n’en a pas tenu compte. Et on nous a lu un texte profane.

-.Les prières de l’Offertoire n’avaient rien à voir avec le texte liturgique officiel.

-.Pas de « Lavabo », le lavement des mains.

-.Je n’ai jamais entendu la Prière Eucharistique utilisée. Seules les paroles de la Consécration « étaient les bonnes ».

-.La Messe était-elle valide ? On peut se poser la question en de nombreux endroits, car, pour qu’elle soit valide, il faut que le prêtre fasse ce que veut l’Eglise !

- Et que dire de « la paix » ? Un signe de paix ? un geste de paix : une « distraction », un « geste mondain », une « procession », une « débandade » qui n’en finit plus, et qui fait passer inaperçue une prière importante : « AGNEAU DE DIEU QUI ENLEVES LE PECHE DU MONDE PRENDS PITIE DE NOUS ».

- Bien sûr, il était en aube froissée avec une étole, et se promenait d’un bout à l’autre de l’autel, les bras ballants.

- Un cas isolé ? PAS DU TOUT ! Un cas parmi tant d’autres ! parmi beaucoup d’autres.



Pourquoi le choix systématique des prières les plus brèves ?

Pour donner un plus grand choix de prières au Prêtre qui célèbre la Sainte Messe, le Nouvel Ordo a introduit de nouvelles prières « ad libitum », « au choix ».

- Au début, pour la « liturgie pénitentielle »,

- De nouvelles Prières Eucharistiques, trois tout d’abord ajoutées au Canon Romain pluriséculaire, puis d’autres qui se sont ajoutées pour être utilisées en des circonstances particulières.

- La possibilité aussi de choisir, pour les Lectures et l’Evangile ou la lecture du jour, ou « sa forme brève »

- La possibilité de choisir entre les deux prières (déjà abrégées par rapport à celle de l’Ordo Tridentin) prévues avant la Communion du prêtre

- La distribution de la Sainte Communion : c’est à savoir qui ira le plus vite, pour ne pas la faire durer trop longtemps : les prêtres sont devenus des « distributeurs automatiques ! « le-Corps-du-Christ-le-Corps-du-Christ »…

Le but n’était certes pas d’abréger la Messe, même si, il faut le reconnaître, certaines prières ont été abrégées (au moment du Lavabo), ou ont été enlevées.



Mais que s’est-il passé ? C’est simple :: être bref, faire CE QUI EST BREF ! (La Messe, c’est fatiguant », me disait ce confrère de séminaire !) :

- La Deuxième Prière Eucharistique est « récitée » par la presque totalité des prêtres. (Je l’ai appelée « le Canon Randal », en relation avec l’acteur de cinéma de l’époque, qui portait un fusil au « canon scié »).

- La Troisième Prière Eucharistique vient en deuxième place ;

- La Première Prière Eucharistique, le « Canon Romain » ? De mémoire de prêtre, depuis 40 ans, je ne l’ai pas entendue une seule fois ! Et c’est pourquoi, pour réparer cet « oubli », je la choisis chaque jour.

- Une seule prière suffit à présent au prêtre avant de communier au Corps et au Sang du Christ, parmi les deux qui lui sont proposées (dans la Messe Tridentine, il y avait trois prières obligatoires).

(à suivre)

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:50

célébration de la messe (f)
25 JANVIER 2010

Rédigé par Mgr Jacques MASSON et publié depuis Overblog

4) Les Messes « TGV » (« A Très Grande Vitesse »)



Mais il y a plus, il y a plus grave encore. La rapidité avec laquelle sont récitées les prières, et « célébrées » les Messes. On en est arrivé à ce que j’appelle « les Messes TGV », les Messes dites « à très grande vitesse ». Car la réalité est bien ainsi.



Je dois dire honnêtement que ce n’est pas un problème qui date d’hier, ni de la Réforme liturgique. Cela dépend seulement et uniquement du prêtre, de sa foi, de la conscience qu’il a du Mystère qui se réalise par lui, quel que soit le rite qu’il célèbre, la Messe Tridentine, ou le Nouvel Ordo.



Quand la Messe tridentine était alors en usage, je me souvient très bien que les prières de l’Offertoire et du Canon étaient « dites » à voix basse. La liturgie prévoyait des gestes qui se répétaient, comme les signes de Croix par exemple sur l’Hostie et sur le Calice : « Hostiam puram, + Hostiam Sanctam, + Hostiam Immaculatam, + Panem Sanctum, + Vitae aeternae, + et Calicem Salutis perpetuae ». Entre chaque expression, les rubriques prévoyaient un signe de croix ( + ) tracé par le célébrant, sur l’Hostie et sur le Calice. Ces signes de Croix, au lieu de permettre au prêtre de marquer un temps d’arrêt, une courte pause pour lui permettre de bien se pénétrer du mystère qu’il célébrait, se transformaient en une « course contre la montre » : des signes de croix tracés à toute vitesse, faisant penser que le prêtre était en train de « chasser les mouches ». D’où la réflexion de nombreux prêtres de l’époque (ils avaient déjà perdu le sens du sacré !) : « pourquoi tous ces signes de croix mal faits ? Il vaut mieux en faire un bien, que cinq mal faits ». Les pauvres (déjà à cette époque) : et s’ils avaient songé à « bien faire » ces cinq signes de Croix ? Qui les empêchaient de bien les faire, avec recueillement avec piété ?



On comprend que, avec la possibilité de prières plus « courtes », le choix soit allé au plus pressé. Car, dans la Messe tridentine, le fidèle ne pouvait se rendre compte de la manière avec laquelle les prières étaient « récitées » par le célébrant. Mais, avec le Nouvel Ordo, tout est dit à voix haute : rien n’échappe aux fidèles. Ou plutôt : tout échappe aux fidèles, car les prières sont dites, récitées, avec une telle vitesse, que, bien souvent, il n’a pas le temps de prêter attention à ce que « récite » le prêtre », de mémoire souvent, en regardant les assistants. Le Sanctus à peine terminé, il se retrouve déjà après la Consécration, sans s’en être rendu compte. Et, ce qui se « faisait » à voix basse dans la Messe tridentine, se fait à voix haute dans le Nouvel Ordo. Mais ne peut passer inaperçu !



Quelle mouche pique donc les prêtres, pour qu’ils récitent les textes de la Messe avec une telle rapidité ? Comment peuvent-ils se pénétrer des paroles qu’ils prononcent ? Ils sont pressés ? Qu’ont-ils à faire d’autre, si ce n’est CELEBRER LES SAINTS MYSTERES ? « Père infiniment bon, toi vers qui montent nos louanges…Nous t’en supplions Dieu tout-puissant… Il prit-le-pain-le-donna-à-ses-disciples-en-disant-ceci-est-mon-corps-livré-pour-vous-faites-ceci-en-mémoire-moi-il-est-grand-le-mystère-de-la-foi » Le tout, dit, récité, de manière monotone, monocorde, neutre, sans pause, d’un seul trait, à peine le temps de reprendre son souffle. « Ouf, « Ite Missa est ». ça y est j’ai dit la Messe : j’ai été brave ce dimanche ; 35 minutes avec l’homélie » (sic ) Et les fidèles ? « Tiens, c’était la Consécration ! Tiens la Messe est terminée : « allez dans la paix du Christ! ».



Le prêtre se rend-il bien compte qu’il ne récite pas un texte, une prière : IL EST EN TRAIN DE PARLER A DIEU AU NOM DU PEUPLE QUI LUI EST CONFIE ET QUI DOIT POUVOIR S’UNIR A SA PRIERE ! Non, beaucoup ne s’en rendent plus compte. Ils ne parleraient pas ainsi aux gens qu’ils rencontrent, à leurs amis : personne ne les comprendraient. Ce serait même d’une grande incorrection. Et pourtant ils parlent au Dieu Trois Fois Saint : « Sanctus, Sanctus, Sanctus ». Pas même une pause, un petit arrêt au moment de prononcer les Paroles Sacrées, quand intervient le Seigneur, au moment de la Consécration pour dire « CECI EST MON CORPS, CECI EST MON SANG »



Parler à Dieu ? Agir « in persona Christi » ? Qui le dirait ? Tourné vers le peuple, le prêtre, l’hostie, dans les mains, puis le calice, tout en prononçant les paroles sacrées de la Consécration, regarde les gens, leur montre l’Hostie, tourne la tête de droite à gauche, récite les « formules » de la Consécration de mémoire (ce qui est formellement interdit, pour éviter de se tromper) comme si, à ce moment là, c’étaient les fidèles qui intervenaient ! Ne devrait-il pas être incliné, recueilli, marquer un léger temps de silence, pour manifester que ce n’est plus lui qui agit, qu’il laisse la place au Seigneur qui va se rendre présent dans l’accomplissement de son Sacrifice ? Et laisser ainsi le temps aux fidèles de s’unir à lui, dans sa prière, dans son adoration, en ce moment solennel où s’accomplit notre salut ?



Il faut reconnaître aussi que le texte de la Consécration, tel qu’il est rédigé actuellement, fait plus penser à un « récit » pur et simple, où se mêlent sans distinction la partie de récit de l’Institution de l’Eucharistie à la Dernière Cène, et la partie qui est la Consécration de l’Hostie et du Vin : en raison de la ponctuation tout d’abord ( : - deux points -, qui indiquent une continuité - au lieu de . –point - qui marquait une pause ; et en raison de la mise en lettres majuscules de paroles concernant le simple récit de la cène, et les paroles mêmes de l’Institution de l’Eucharistie. Une confusion est facile à faire, quand on n’a pas reçu une formation suffisante pour éviter une interprétation et une attitude erronées à ce moment grandiose et sacré !



Et cela, il faut le dire et le répéter, n’aide certes pas le prêtre qui n’a pas reçu une formation suffisante, à se rendre compte de qui se passe, de ce qu’il réalise, de ce que le Christ réalise par son Ministre.

(à suivre)

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:51

La débâcle liturgique (11) : conclusions
27 JANVIER 2010

Rédigé par Mgr Jacques MASSON et publié depuis Overblog

Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire encore, hélas, sur la débandade actuelle en liturgie, en général dans l’administration des Sacrements :



La distribution de la Sainte Communion

-.La distribution de la Sainte Communion systématiquement dans la main aux enfants qui font leur Première communion, la Profession ;

-.La distribution systématique de la Sainte Communion par les laïcs, à la demande du prêtre, même si l’assistance est peu nombreuse ;

-.La distribution de la Sainte Communion par les laïcs, lors de concélébrations, ou même quand le prêtre est seul et qu’il va s’asseoir pendant ce temps (ce qui est formellement interdit. Mais voilà, il faut donner leur place aux laïcs, dans la célébration eucharistique au nom de leur sacerdoce commun. Et puis, il faut préparer l’avenir, quand il n’y aura plus de prêtres !).



Le Sacrement de la Réconciliation, la Confession

Il devient de plus en plus difficile aux laïcs (je ne parle pas de Rome, ni de la paroisse dans laquelle j’exerce régulièrement mon ministère), mais de ce que j’apprends par mes parents et mes amis, en France, en Belgique, en Suisse, en Allemagne.

-.Il devient de plus en plus difficile de trouver un prêtre pour se confesser ;

-.Il faut parfois, souvent devrait-on dire, téléphoner à plusieurs paroisses pour connaître les horaires des confessions : une demi-heure, par exemple, le Samedi Saint, durant la Semaine Sainte (sic)

-.Si on la le bonheur de trouver un prêtre, il sera souvent en civil, portera tout de même l’étole ce qui est interdit

-.Mais vous risquez de vous entendre dire : « mais ce ne sont pas des péchés, c’est de la poussière, ce sont des broutilles, et vous me dérangez pour cela ! » (sic)

-.Il n’est pas rare non plus que, l’horaire des confessions étant terminé (une heure tout au plus), le prêtre dise aux quelques fidèles qui attendent encore « leur tour » : « L’horaire est passé, je dois vous quitter. Revenez une autre fois » (sic)

-.Pour abréger aussi, le prêtre supprime la récitation de l’Acte de Contrition.

-.EN REVANCHE, si vous voulez vous confesser, PROFITEZ DES OCCASIONS QUE VOUS OFFRENT VOS PRETRES : LES LITURGIES PENITENTIELLES AVEC ABSOLUTION GENERALE (formellement interdites, et invalides) : vous n’aurez pas même à dire vos péchés ! Nous ne vous sentirez pas « gênés ». Vous vous confesserez « en ligne », « sur la toile », sur « Internet Nouvelle Liturgie » : en direct, pas d’interlocuteurs, fil direct avec le Ciel. Que demander de plus ?

-.Dans de nombreux Pays d’Europe, cette pratique est habituelle et remplace « officiellement » la Confession privée, sans que les PASTEURS N’INTERVIENNENT FACE A UNE PRATIQUE QUI REND INVALIDE L’ADMINISTRATION D’UN SACREMENT.

CE QUI EST EXTREMEMENT GRAVE POUR LES PRETRES, MAIS AUSSI POUR LES PASTEURS !



Le « mariage » à l’église des divorcés remariés ?

Non je ne plaisante pas ! La question m’a été posée par des amis, de nombreuses fois, ces trois dernières années lors de mes vacances en France et en Belgique : dans leur paroisse (étant donné le nombre des amis qui m’en ont parlé, cela fait déjà un certain nombre de paroisses !), le Curé a célébré à l’église le « mariage » de divorcés remariés. Les « futurs époux » se sont présentés en grande pompe à l’église, la « mariée » revêtue bien sûr d’une grande robe blanche (symbole de la virginité, comme chacun le sait, et une profusion de fleurs d’orangers aux boutonnières pour les invités). Ils ont été accueillis par le Curé, en aube et étole, au son de l’orgue ou de l’harmonium. Il y a eu deux lectures, dont l’Evangile, un sermon. Puis le prêtre a récité une prière (laquelle ?) et a béni les anneaux, et les époux.



Pour les gens, l’Eglise permet donc maintenant le mariage des divorcés remariés ! Cette pratique n’est pas isolée elle devient habituelle, vraiment. Certes, nous savons bien que le prêtre n’a pas donné la Bénédiction Nuptiale (du moins j’espère que le prêtre le sait, car cela serait vraiment une faute très grave). Il a dû, je pense, donner une simple bénédiction. Ce qui n’est pas sans une grande culpabilité de sa part, car les gens se connaissent pas la différence entre Bénédiction nuptiale et simple Bénédiction. Quoi qu’il en soit, c’est très grave de la part du prêtre de se permettre de faire de telles cérémonies. Ou bien il est conscient que cela n’a pas de valeur, et alors il trompe les gens, qui sont de bonne foi. Ou bien il a « pitié » de ces pauvres personnes qui vivent dans l’adultère. Mais, s’il sait que sa bénédictin n’a aucune valeur, alors, il les trompe, et il trompe tous les fidèle. Il se livre à une parodie de Sacrement, ce qui ne peut se justifier en aucune manière. Ou bien, il croit à ce qu’il fait, qu’il donne bien la « Bénédiction Nuptiale ». Il est alors hérétique sur ce point, et gravement coupable.



Ces faits ne peuvent pas, ne doivent pas échapper aux Pasteurs. Mais je n’ai jamais entendu parler d’interventions de leur part, de mesures prises à l’égard de ces prêtres qui se livrent à des parodies de Sacrement, quelles que soient les raisons qui les y poussent. Et ils ne prennent aucune mesure pour empêcher que ces faits scandaleux et honteux se reproduisent. La multiplication de ces « mariages » montre à l’évidence leur silence sur cet autre point. Je ne me permets pas de juger, Dieu m’en garde ! Mais tout de même ! Nous devons élever la voix pour que ces pratiques non catholiques cessent au plus tôt, car il y va du salut des gens, de leur foi : les gens sont troublés, ils ne comprennent plus ce qui se passe ! On les trompe ! Et c’est très grave !



Si des prêtres veulent « disposer » des Sacrements à leur manière, et non pas en faisant ce que demande et veut l’Eglise, mais selon leur propre « foi », QU’ILS S’EN AILLENT, et qu’ils cessent de propager une fausse doctrine qui n’est pas celle de l’Eglise, qui n’est pas celle de l’Eglise du Christ, qui n’est pas ce que le Christ a révélé.



SATIS ! C’en est assez ! (parole latine qui veut dire « assez »). Je préfère m’arrêter à ce point ! L’écoeurement, la tristesse, la peine que l’on ressent devant tout cela, sont vraiment trop grands. Ce n’est pas la première crise que connaisse l’Eglise. Certes ! Mais, tout de même, aussi généralisée ! On sent derrière elle la « griffe de Lucifer », son acharnement ! Mais pour autant, les fidèles et les prêtres qui en souffrent, ne doivent pas se décourager : qu’ils se souviennent des paroles mêmes du Christ à Saint Pierre : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas - « Portae inferi non prevalebunt ».



L’ouvrage, « Les Nouveaux Prêtres », de Michel de Saint Pierre, est bien loin dans le temps, mais il était déjà bien loin de la réalité à laquelle nous en sommes arrivés ! Il a été écrit en effet en 1964, alors que j’étais au Séminaire Saint Sulpice ! Dont j’ai déjà parlé sur « hermas » : mes trois années de « purgatoire ». Si l’Eglise n’était pas d’origine divine, dit un proverbe populaire, il y a bien longtemps que les prêtres l’auraient détruite.



Nous ne pouvons que méditer la parole que le Seigneur Dieu adressait aux prêtres de l’Ancienne Alliance, par l’intermédiaire du Prophète Osée (4,1-6) :

1.

Écoutez la parole de Yahvé, enfants d'Israël, car Yahvé est en procès avec les habitants du pays : il n'y a ni fidélité ni amour, ni connaissance de Dieu dans le pays,

2.

mais parjure et mensonge, assassinat et vol, adultère et violence, et le sang versé succède au sang versé.

3.

Voilà pourquoi le pays est en deuil et tous ses habitants dépérissent, jusqu'aux bêtes des champs et aux oiseaux du ciel, et même les poissons de la mer disparaîtront.

4.

Pourtant que nul n'intente procès, que nul ne réprimande! C'est avec toi, prêtre, que je suis en procès.

5.

Tu trébucheras en plein jour, le prophète aussi trébuchera, la nuit, avec toi, et je ferai périr ta mère.

6.

Mon peuple périt, faute de connaissance. Puisque toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai de mon sacerdoce;



En cette Année Sacerdotale, PRETRES, convertissons-nous, revenons à Dieu, faisons pénitence, comme nous y invite le Seigneur Dieu lui-même par la bouche du Prophète Joël. Que cesse cette débâcle qui s’est abattue sur le monde. Que tous, nous retrouvions le Chemin de Dieu, que tous nous entendions et méditions sa Parole de Vie, pour que le monde, guidé par ses Pasteurs, retrouve Celui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie »





Joël, chapitre 2
1.

Sonnez du cor à Sion, donnez l'alarme sur ma montagne sainte! Que tous les habitants du pays tremblent, car il vient, le jour de Yahvé, car il est proche!

2.

Jour d'obscurité et de sombres nuages, jour de nuées et de ténèbres! Comme l'aurore, se déploie sur les montagnes un peuple nombreux et fort, tel que jamais il n'y en eut, tel qu'il n'en sera plus après lui, de génération en génération.

3.

Devant lui, le feu dévore, derrière lui, la flamme consume. Le pays est comme un jardin d'Éden devant lui, derrière lui, c'est une lande désolée! Aussi rien ne lui échappe.

4.

Son aspect est celui des chevaux; comme des coursiers, tels ils s'élancent.

5.

On dirait un fracas de chars bondissant sur les sommets des monts, le crépitement de la flamme ardente qui dévore le chaume, un peuple fort rangé en bataille.

6.

A sa vue, les peuples sont dans les transes, tous les visages perdent leur couleur.

7.

Ils s'élancent comme des braves, tels des guerriers, ils escaladent les murailles. Chacun va droit sa route, sans s'écarter de sa voie.

8.

Nul ne bouscule son voisin, chacun va son chemin; à travers les traits ils foncent sans rompre leurs rangs.

9.

Ils se ruent sur la ville, s'élancent sur les murailles, escaladent les maisons, pénètrent par les fenêtres comme des voleurs.

10.

Devant lui la terre frémit, les cieux tremblent! Le soleil et la lune s'assombrissent, les étoiles perdent leur éclat!

11.

Yahvé fait entendre sa voix à la tête de ses troupes! Car ses bataillons sont sans nombre, car il est puissant, l'exécuteur de ses ordres, car il est grand, le jour de Yahvé, très redoutable - et qui peut l'affronter ?

12.

« Mais encore à présent - oracle de Yahvé - revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil. »

13.

Déchirez votre cœur, et non vos vêtements, revenez à Yahvé, votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal.

14.

Qui sait ? S'il revenait ? S'il regrettait ? S'il laissait après lui une bénédiction, oblation et libation pour Yahvé, votre Dieu ?

15.

Sonnez du cor à Sion! Prescrivez un jeûne, publiez une solennité,

16.

réunissez le peuple, convoquez la communauté, rassemblez les vieillards, réunissez les petits enfants, ceux qu'on allaite au sein! Que le jeune époux quitte sa chambre et l'épousée son alcôve!

17.

Qu'entre l'autel et le portique pleurent les prêtres, serviteurs de Yahvé! Qu'ils disent : « Pitié, Yahvé, pour ton peuple! Ne livre pas ton héritage à l'opprobre, au persiflage des nations! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ? »



Non Seigneur, ne laisse pas ton peuple aux mains de prêtres dévoyés, de mercenaires, de loups rapaces qui ne se cachent même pas et agissent en plein jour, en toute impunité. Le Pape Paul VI avait dit, ce lundi de Pentecôte 1970 : « La fumée de Satan est entrée dans l’Eglise ». Que dirait-il à présent. Ce n’est plus une fumée ! C’est l’incendie.



Lors du Temps de l’Avent, nous avons répétons sans cesse « viens Seigneur Jésus ». Oui, demandons-Lui de venir au secours du « petit reste » qui essaie de remettre à leur place les pierres emportées par les démolisseurs !

Seigneur, ayez pitié de votre peuple :

« Parce Domine, Parce populo tuo,

ne in aeternum irascaris nobis »

« Seigneur, ayez pitié de votre peuple,

ne vous irritez pas pour toujours contre lui »

Mgr J. Masson

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Message par Chriscato94 Sam 11 Fév - 18:51


________________________________________
Anecdote de temps de crise : comment on "marie" religieusement des divorcés.
11 FÉVRIER 2010

Rédigé par Mgr Jacques MASSON et publié depuis Overblog

J’ai déjà présenté dans « Hermas » l’état de la débâcle liturgique dans l’Eglise, en France et en Belgique notamment, d’après des témoignages directs.



Certains lecteurs ont pu penser que j’exagérais. Et pourtant je puis garantir la vérité de tout ce que j’ai écrit à ce sujet, car j’en avais été le témoin direct, ou en avais reçu le témoignage direct incontestable.



C’est une débâcle qui paraît sans fin. Jusqu’où irons-nous, jusqu’où « iront-ils » ? « Domine, usquequo » ?



J’ai appris dans la quinzaine écoulée qu’un « mariage religieux » avec Messe avait été célébré entre deux divorcés, dans une petite paroisse du Diocèse de Nancy. Témoignage indirect, de seconde main. Etant donné la pratique actuelle qui se multiplie, de faire des « cérémonies de bénédiction à l’église » pour des divorcés remariés, la prudence s’imposait. Etant bien entendu toutefois qu’une cérémonie de « remplacement », faite à l’église, avec simple bénédiction (et non pas bénédiction nuptiale – mais quelle est la différence pour la plupart des fidèles souvent non pratiquants ou peu pratiquants ?), avec tout le cérémonial, chants, lectures, décoration florale, orgue… et robe blanche bien sûr, est déjà une faute grave de la part du prêtre qui s’y prête, car il trompe les gens : pour les gens, le prêtre les a mariés à l’église. Et si le prêtre ne fait pas la différence entre simple bénédiction, comme on bénit des fruits par exemple, ou une table, et la bénédiction nuptiale, nous sommes devant un cas très grave. Qui est d’une extrême gravité également, si le prêtre sait qu’il ne donne qu’une simple bénédiction : car c’est une parodie de Sacrement, et une tromperie grave et coupable pour les fidèles. On ne peut laisser planer de doute en matière de Sacrement, et il est coupable de se livrer à des cérémonies de ce genre, formellement interdites par l’Eglise.



Mais revenons à ce « mariage religieux « récent ». Les voisins de ma famille, de vrais amis, sont venus me saluer. J’en ai profité pour dire « innocemment » : - « Alors vous avez eu un beau mariage dans votre famille ». - « Oh oui, me répond la voisine, mère de deux enfants charmants, une belle famille, mais non pratiquante, comme la plupart les gens du village. C’était le 20 juin dernier. Le marié était le cousine de mon mari. Il avait été marié, et était divorcé. Puis il avait rencontré une femme mariée elle aussi, et mère d’une enfant, divorcée elle aussi. Ils vivaient ensemble depuis plusieurs années, et avaient eu deux enfants.



Puis ils ont décidé de se marier à l’église, avec Messe, ce que le Curé a été tout « heureux ». de faire. « Se marier à l’église avec Messe », pour la plupart des gens, peut prêter à confusion, étant donné la multiplication des « assemblées dominicales en l’absence de prêtres » (ADAP, que les gens considèrent tout simplement comme une Messe. Il n’est pas rare qu’ils déclarent : « oh, Madame Untel, dit mieux la Messe que Monsieur le Curé (sic !) » (exemple cité aussi par S. Exc .Mgr Piero Marini dans Cérémoniaires des Papes, Bayard, 2007).



Discrètement, pour ne pas troubler, je me suis informé sur le genre de cérémonie : lecture, bénédiction… ? « Non, tout comme à notre mariage : cela a duré plus d’une heure : il y a eu tout comme pour notre mariage. Et même le prêtre a récité la prière pendant laquelle il élève l’hostie et la calice ; il y a eu la bénédiction des anneaux ; les mariés ont répondu aux mêmes questions que nous, et je me souviens même que le prêtre a dit : ‘je vous déclare unis par les liens du mariage’. Et puis, cela a été émouvant, car, au moment ‘de la paix’, les mariés se sont embrassés longuement. Puis ils ont communié, et nous avec ».



Je ne sais pas si, dans l’assistance, il y avait une seule personne pratiquante. J’en serais fort étonné, connaissant bien l’endroit. Des gens braves, serviables, généreux, bons vivants, bons amis, qui tiennent à leur église (où la Messe n’est jamais célébrée), et qui l’entretiennent, mais qui ne pratiquent pas, et ne se confessent pas, cela ne fait pas de doute.



Conclusion : les gens disent maintenant : l’Eglise remarie maintenant les divorcés.


Mgr Jacques Masson

Chriscato94

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