Sociologie chrétienne
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La génération défroquée: André Myre (1939-)

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La génération défroquée: André Myre (1939-) Empty La génération défroquée: André Myre (1939-)

Message par Chriscato94 Ven 17 Fév - 22:10

André Myre, in Chemin faisant, 1991 .

A rapprocher de La génération défroquée (F. Charles, postface Hervieu-Léger), ce texte terriblement vieilli, même s'il est des années 90:

"De la soutane aux jeans
Le denim, nouvel habit religieux, est aussi choquant que l'ancien. Sauf qu'il choque autant les partisans du "signe distinctif" que ceux du bel habit qui convient. "je comprends maintenant - Quoi? - Les jeans" avoue un étudiant, après 45 hres de cours sur l'évangile."

A rapprocher du même son de cloche chez un jésuite défroqué devenu athée assez militant:

https://sociocatho.forumactif.com/t22-pathologies-jesuites-au-canada#138


Dernière édition par Chriscato94 le Ven 17 Fév - 22:23, édité 1 fois

Chriscato94

Messages : 419
Date d'inscription : 19/01/2023

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La génération défroquée: André Myre (1939-) Empty Re: La génération défroquée: André Myre (1939-)

Message par Chriscato94 Ven 17 Fév - 22:11

Voici un texte de Myre Plus savoureux et rigolo que jamais, comme un aboutissement des textes plus anciens ou on voit bien les pathologies de l'ado des années 60, et d'ailleurs lu en 2011 à une invitation d 'un membre lui-même de la communauté ( « couvent »)  défroquée (habit) dominicain, morte en 2015. Il n'espère pas qu'on va partager son point de vue,  ce qui est honnête et lucide, mais il espère de la bienveillance, ce qui est impossible, tant on peut déceler les cancers des années 60, d'abord en phase 1, puis passés graduellement en phase 4, terminale pour ainsi dire (apostasie ayant des traits clownesques qui rappellent assez ceux de Andréa Richard; ou peut-être les trajectoires d'ex-novices comme Paul Chamberland ou PIerre Vallières dans les années 60 ).  Louis Rade cite un protagoniste de la période:


''Je ne puis dire ni le mois ni l'année, ni comment
   ça s'est fait. Il me paraît maintenant que je suis (...)
   raisonnable et qu'avant j'étais fou - fou d'une folie
   que j'aime par certains côtés, mais pathologiquement
   atteint ''

Pathologie mentale post génération  défroquée mais qui fait penser à la génération lyrique ,
Et Ce type a enseigné en fac catho 30 ans!!! Bien sur sa fac est morte...

La bienveillenace demandée est aussi impossible car il est fort probable que l'élimination de la génération défroquée, de la religion cucu et de la messe à gogo est nécessaire pour le bien de la foi et pour le salut des ames. Du moins cette hypothèse gagne de plus en plus de fondement.

 Beaucoup d'éléments sont inutiles mais je les garde quand même pour ne pas déformer le texte ou perdre du contexte:

----------------------------
Je vous remercie pour votre invitation et votre accueil, qui ont ravivé en moi beaucoup de beaux souvenirs.  Quand Guy m’a appelé pour me proposer de vous  rencontrer, je n’ai pas hésité une seconde.  À cause de vous d’abord, du sujet ensuite : Mon expérience d’Église.  Un beau défi que d’essayer de mettre ça en mots, c’est pourquoi j’ai tenu à m’adresser à vous à partir d’un texte.  Je trouvais le sujet trop sérieux, engageant et compromettant pour me contenter d’approximations ou d’à peu près.   Je vous présente mon expérience d’aujourd’hui, telle que j’arrive à la décoder, tout en reconnaissant que, bien sûr, elle dépend beaucoup de mon passé.  Un mot là-dessus pour éclairer l’une ou l’autre donnée qui suit :
. je suis né en 1939, je me surprends donc à avoir soixante et onze ans,
. j’ai été élevé à Ville-Émard, dans une famille de quatre, ni pauvre, ni riche,
j’ai fait mon cours classique chez les sulpiciens à Verdun,
. je suis entré chez les jésuites en 1960,
. j’ai fait mes études de doctorat chez les juifs réformés aux États-unis,
. j’ai été ordonné prêtre en 1970,
. j’ai enseigné les évangiles pendant une trentaine d’années à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal,
. je me suis marié en 1997
. et, depuis la même année, je vis une retraite céleste.

De ce parcours modeste, je retiens quelques leçons que j’ai apprises – à la dure, faut-il le préciser ? –, lesquelles peuvent éclairer la suite.  

--Encore sa bien dure dure existence.  Il en parlait déjà en 91 quand il disait, le povre, combien ca avait été dur


"il fallait tout reprendre pour pouvoir vivre à l'aise dans le provisioire, le relatif, le changement perpétuel... il a fallu durement apprendre l'attention à donner à la vie" (p. 33)

--ca a dû être bien dur, dur, un vrai calvaire

"Les règles rituelles, le mode de vie, la loi naturelle, les énoncés de la hiérarchie, les ordres des supérieurs, les dogmes mêmes auront à se soumettre à l'examen du corps. Car dans le corps, ou se vit la vie, s'exprime le Dieu d'aujourd'hui"  

--Les troupeaux des années 60, y compris novices jésuites, ont terriblement souffert d'envoyer promener l'ascétisme, l'obéissance comme un cadavre, le renoncement à la volonté propre...
On rigolasse bien en écoutant ca...  



De ma longue fréquentation de mes frères jésuites, j’ai appris la valeur de la liberté.  
De leur engagement, j’ai appris que l’existence doit s’interpréter à partir de l’expérience des petites gens.  

--Il oublie l'obéissance ac cadaver, comme par hasard, et la préférence classique des jésuites pour les élites , à partir desquelles ils pensaient obtenir l'efficacité apostolique maximale...


De ma propre expérience de la Bible, j’ai appris que Dieu était en lutte contre tous les systèmes qui oppriment les humains, y compris et surtout les systèmes religieux, tout en se cachant des grands et se révélant aux petits.  

--il oublie les systèmes anarchisants qui s'opposent aux commandaments divins ainsi que les libertés de péché mortel. Et Dieu se cache certainement aux petits qui pèchent mortellement.
Et l'obéissance jésuite, elle est ou?


De la vie, j’ai appris qu’il était impossible de devenir humain sans se mettre à l’écoute de cette mystérieuse Voix intérieure impossible à harnacher.
Ma façon d’interpréter mon expérience d’Église ne se comprend qu’à partir de ces enseignements de la vie, lesquels, pour moi, ont valeur d’absolu.

--la vie, surtout dans les ans 60, c'est très souvent consumériste-narcissique-libertaire, avec le vécu qui va avec. La vie c'est aussi la vie de péché. Il veut probablement insister sur l'aspect existentiel des choses, en opposition aux discours plus théoriques ou abstraits (dogmes, règles jésuites méticuleuses, etc). Cet aspect existentiel n'est pas à négliger, mais ne vaut rien au noviciat si la vie n'est pas une vie sanctifiée, et ne vaut rien non plus en Eglise si c'est à coté de l'Eglise. D'ailleurs il va dire plus bas qu'il est hors l'Eglise (qui st aussi institution, en catholicisme.



1. Dans le silence de ma maison

Je suis à la retraite.  Je passe mes journées à la maison, à réfléchir, lire, écrire.  L’hiver, la maison est silencieuse, hormis le babillage des enfants dans la garderie familiale d’à côté.   L’été, elle se remplit de leurs cris dans le parc tout près.  Ma conjointe a pris sa  retraite il y a deux mois, et, ensemble, nous sommes de peu de paroles.  Une sorte de couple monastique, uni par le fond et qui ne sent nul besoin de partages plus ou moins formels de la foi.  Nous n’allons jamais à l’église, à moins que d’y être obligés par les devoirs de l’amitié.  Nous n’en ressentons aucun besoin.

--On dépasse la génération défroquée, pas loin de l'apostasie. Comme s'il fallait sentir un besoin (narcissique?) pour aller à l'église! Et quand il parle des devoirs de l'amitié, c'est pour des gens, qui deviendront pousière (ou qui le sont déjà), au lieu des devoirs de religion de l'amitié envers Dieu!



 Deux êtres qui lisent la vie de la même façon, mais dont l’agir varie.  Moi, je conteste en écrivant.  Elle, elle le fait en s’engageant.  Moi, j’écris qu’en Église, il faut cesser de parler, et commencer à agir.  Elle, elle agit et parle rarement.  Une petite cellule d’Église non religieuse.

--Au sens etymologique oui, église veut dire assemblée, mais c'est sans valeur au sens courant, il joue sur les mots. Le parti nazi était aussi une cellule d'église non religieuse. Idem d'une cellule communiste.
Il fait semblant d'être à l'intérieur de quelque chose juste par les mots.




Je souligne cette expérience, parce ce que c’est ainsi qu’elle a tout naturellement surgi de la vie.  Pour moi, au niveau de ce qu’il y a de plus fondamental dans mon existence, de ma première cellule d’Église, ce n’est tout simplement pas vrai que la foi soit appel à proclamer Jésus Christ.  La foi et l’amour sont appels à être l’un pour l’autre le sel de la terre, la lumière du monde.

--Donc, tout à fait logiquement, ce ne sont plus la foi et la charité (amour) théologales, mais des dispositions naturelles. La foi c'est la confiance, rien de plus, et l'amour un sentiment probablement. Et comme c'est séparé de JC, ce n'est plus la foi xtienne, mais la foi tout court, la foi dans le PQ, dans le ''vécu'' etc.
Notion de Vécu, justement, ramassée dans les 60s... Que le noviciat SJ aurait du expulser manu militari, si ce dernier n'avait pas été décadent (avec la mort en 2018).





Pour que chacun soit ensuite capable, en mots ou non, si l’occasion l’exige, dans la solitude de son cœur, de rendre grâce au Parent des cieux.

--Donc dans cette foi le rapport à Dieu est facultatif, encore plus celui au Xt. Ben sur!






2. En communauté de base

Avec la femme de ma vie, je fais partie de deux communautés de base, lesquelles ont entre trente-cinq et quarante ans d’âge.  La première avait environ dix ans quand j’en ai hérité de Jean Martucci.

--35-40 ans! 2011-(35-40) = 1971-1976!  La grande époque de la génération défroquée, point de vue influence et... défroquage...
INtéresssant d'apprendre que Martucci (UdeM, Théo) était mêlé à ca, né en 32, encore plus purement de la génération défroquée...

J'espère qu'ils sont vieux vieux vieux... Contrairement à la grande majorité des communautés de base FSSPX (celle de Lauzon par ex.)






La seconde vient de l’initiative de cinq personnes engagées en milieux populaires qui sont un jour venues me voir, souhaitant pouvoir partager leur foi avec d’autres.


--Laquelle exactement?


Chacune de ces communautés se réunit une fois par mois.  Disons que j’en suis le « curé » officieux.

--Ca veut tout dire!!


Quand j’ai changé d’orientation, les membres de ces deux groupes ont décidé que cette décision ne devait pas avoir de conséquence sur leur existence.

--Ben voyons! Il n'y a donc plus rien de sacramentel...


 Mon rôle consiste à dévoiler le caractère toujours subversif de la Parole, c’est ce qu’ils attendent de moi.  

--Ben oui! Avec censure systématique de  tous les aspects conservateurs, nombreux, de la même parole...


Les aider à rejoindre leur propre expérience de foi, laquelle va leur permettre de se défaire d’un cadre étouffant pour se rebâtir par le fond.  

--Ben oui, depuis 1970, on étouffe sous la notion de péché, d'enfer, de pénitence prêchées chaque semaine! Tout le monde le voit!
ET cette reconstruction! Savoureux!



Leur rôle à eux, qui occupe la majeure partie du temps de nos célébrations, consiste à dévoiler la présence du Christ parmi nous en révélant leurs réactions face à l’actualité, la leur ou celle de notre monde.  

--Le Xt avec Brigitte Bardot et les bébés phoques...


Ceci fait – et ils réussissent à tout coup à nous faire prendre conscience de sa présence par la ressemblance entre leurs réactions et les siennes –, nous prenons quelques minutes pour faire mémoire des paroles prononcées au cours de la Cène, et pour nous partager le pain et le vin.

--Le plus pur clownesque, à racines très probablement narcissiques. Autant une bière au bar de danseuses...


Je souligne, en terminant ce point, qu’il n’est pas rare qu’en deux heures de rencontre, nous n’ayons pas prononcé les mots Dieu ou Christ.

--On avait compris...


Pourtant, je le sais, chacune, chacun, moi le premier, partons avec la conviction d’avoir vécu en sa présence.  Nos rencontres sont des rencontres proprement humaines, au cours desquelles la Voix intérieure de chaque membre, le lien avec nos prédécesseurs du passé, la confiance les uns dans les autres, l’humble partage de nos réactions face aux événements de nos vies et ceux de notre monde sont tous imbriqués dans un moment de discernement collectif.  Nos rencontres sont largement humaines, et non étroitement religieuses.  Pour moi, il s’agit d’authentiques expériences d’Église.  En tout cas, je les vis ainsi.  

--Sentimentalisme sans fondement sérieux. D'autres pourraient dire la même chose d'un trip au LSD.  Au sens très large on peut toujours saupoudrer du divin sur tout, même sur une expérience nazie.  Qui prouve que ce n'est pas satanique?  Quelle est la base de l'authenticité surnatuelle?
La conviction de la présence du Xt est purement gratuite si elle reste sentimentale. IL faut la garantie de l'Eglise, laquelle est absente, pire encore, au sein d'un défroquage de la génération défroquée...



3. En réseau

Dans ma maison, dont je parlais plus haut, je suis habité par ce que j’appelle mon « réseau ».   Je voudrais que vous compreniez bien de quoi il s’agit.  Je ne parle pas d’un réseau qui existerait quelque part comme réseau, qui aurait conscience de lui-même, aurait des membres, etc.  Je parle de mon réseau d’Église, celui qui m’habite, moi, qui me fait vivre, moi, que je rassemble dans ma tête à moi.  La plupart des membres de mon réseau ne savent pas qu’ils font partie de mon réseau, qu’ils sont au cœur de mon expérience d’Église.  Un signe : ceux et celles parmi vous que je connais en sont membres et vous ne le saviez pas !

--Narcissisme. Le voilà quasiprophète avec SON église.  Il utilise le mot église pour donner le change, ca a le sens de groupe et rien de plus , comme chez Rael


De ce réseau, font donc partie mes amis du CPRF (ancien CPMO), un groupe de formation populaire né d’un regroupement d’aumôniers d’action catholique.  Un groupe qui oeuvre en contexte d’éducation populaire, donc dans des milieux dont l’Église se désintéresse et qui le lui rendent bien.  Il cherche à faire son travail dans la fidélité à son héritage chrétien, en alliant engagement et attention à l’intériorité.  Ce groupe est au cœur de mon expérience d’Église, parce qu’il remplit la mission que l’Église institution refuse de recevoir de son seigneur.

--Voilà, son église à coté. Il est tout à fait normal que l'église se désintéresse de l'éducation populaire profane partiale (e.g. l'éducation populaire pour la souveraineté du Québec) qui est autre que l'éducation populaire suivant la doctrine sociale de l'église.


Il y a aussi  les participants à mes cours du Centre Saint-Pierre.  Bon an, mal an, depuis une vingtaine d’années, nous sommes d’ordinaire une douzaine à étudier la Bible, au cours d’une soirée qui est pour nous un moment privilégié de réflexion et d’approfondissement, moment où toutes les questions, toutes les hypothèses sont permises.  Ça me demande énormément de travail, parce qu’il me faut aborder des livres et des questions que je n’avais jamais traités auparavant.  Un webmestre m’a récemment contacté, il voulait filmer tout ça et envoyer ça tout partout.  Dieu non !  Ce qui se dit là est bien trop expérience d’Église pour en faire un spectacle électronique.  

--Ca ne peut pas être une expérience d'église, c'est seulement une expérience de groupe, vu son usage du mot église.


Dans ce réseau j’inclus aussi celles et ceux qui participent fidèlement aux soirées de lecture biblique à la librairie Paulines.  Et puis, je dirais qu’il y en a une couple de centaines d’autres, que je vois moins souvent, mais qui font partie de ce que le sujet de cet exposé me fait appeler mon « Église ».  Il y a aussi – et c’est peut-être le groupe le plus considérable – tous ceux-là, toutes celles-là avec qui j’ai fraternisé au cours de ma vie et que je devine toujours alignés, et surtout –  gens qui me sont chers bien qu’inconnus pour la plupart –, celles et ceux pour qui j’écris et qui me lisent.  

--Il est normal, encore pour quelques années, que la génération lyrique, se cherche des semigourous au sein de la génération défroquée; c'est pourquoi sa tonalité donne l'impression d'un fondateur-preacher protestant...


Ces gens-là m’habitent constamment.  Je lis pour eux, je réfléchis pour eux, j’écris pour eux.

--Le maitre parle...


  Je ne prétends pas que tous ces gens pensent comme moi ou approuvent tous mes propos.  Je dis simplement qu’ils font partie intégrante de mon expérience d’Église.  Leur présence, je la sens comme une sorte de bulle qui m’englobe, une façon de penser, de parler, de vivre qui ne se reconnaît pour ainsi dire plus dans l’institution Église, et qui est également fort critique de la vision de l’être humain que propose et défend notre société.

--Génération défroquée en schisme?  Ce schisme est-il plus éloigné que la situation de la FSSPX p.ex.? Question importante…


 Ce réseau me sert d’appui critique pour me situer par rapport à la vie en général.  Quand je me sens en porte-à-faux par rapport à eux, je m’inquiète.  Je n’aime pas me sentir trop proche du P.Q, alors qu’eux sont Québec solidaire.  J’écris en pensant à eux alors qu’ils sont en autobus pour aller manifester quelque part.

--Politique d'abord, comme Charles Maurras…


Comme le pape, nos  cardinaux ou nos évêques n’en font pas partie, je ne me sens pas personnellement interpellé par ce qu’ils disent.  S’ils sont exclus de mon expérience d’Église, c’est que je n’ai jamais eu l’occasion de vérifier si, en plus d’être hommes de système, ils étaient aussi ce que l’auteur de la lettre de Jacques appelle des pratiqueurs de la foi.

--Il a pas pu vérifier si l'église catho faisait partie de son église. On peut pas être plus clair.


Or, la vie m’a durement appris qu’en Église ce n’est pas la profondeur de la foi qui fait grimper des barreaux mais la fidélité au système.  Aussi ces gens-là ont-ils le don de faire monter en moi une colère millénaire, qui me relie à celle d’Amos et celle de tous les autres par la suite.  J’ai été jésuite, je vous l’ai dit, j’ai été élevé dans le Ad majorem Dei gloriam.  Et je rage de voir l’image catastrophique que les religions donnent de Dieu.  Ces hommes ont monté une idole qu’ils veulent nous voir adorer pour faire de nous des sous humains comme eux.  L’Église de mon réseau dit : non, jamais !  Aussi, à des degrés divers, ce réseau d’Église n’est-il plus religieux.  Et, si j’ai un rôle à y jouer, c’est de lui montrer qu’en dépit des apparences et des lectures courantes qu’on en fait, la Bible tout entière est un livre anti-religieux, la foi étant, pour la religion, la pire des menaces.

--Ce réflexe foi vs religion (ou religion cucu vs religion classique) est assez courant dans la génération défroqué, c'est tout à fait la trajectoire Andrea Richard. Il est vrai qu'on peut suivre le dogme sans avoir la foi théologale, mais il est aussi vrai que si on a aucun dogme on n'a certes plus la foi théologale non plus, mais une foi autre, à partir de laquelle le défroqué excommunie son ex-église. Dire que toutes les religions sont constituées de sous humains relève évidemment de la maladie mentale postconciliaire locale, analogue à une sorte de 68ardisme clérical (il est ordonné en 1970... Vraiment pas le bon temps...).
Avec ces termes il demande ensuite de la "bienveillance" pour sa position...



Je ne voudrais pas terminer ce point en laissant croire que dans mon réseau tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.  Ce n’est pas le cas.  D’abord, il n’est pas rassemblé, il n’agit pas en tant que réseau, il ne se prononce pas en tant que réseau, en un sens il n’existe donc pas.  Et s’il n’existe pas, c’est à cause du poids que l’Église institution exerce encore sur lui.  Il attend, pour se prendre en main, que celle-ci se réforme par en haut et lui en donne la permission.

--Si elle fait ca elle se suicide, puisque ce réseau est contre toute religion.
Un réseau invisible, non identifiable, flottant. Comme ca fait protestant. Conception très courante à la fin des ans 60.
Paul VI le voyait en 69 (cit Louis Rade, Eglise conciliaire et années 60, p. 77):

"Aussi Paul VI, dès 1969, donnait-il un avertissement de réalisme :
"Il nous semble que parfois le rêve irréel d’une Église invisible, ou cette folle espérance de pouvoir éliminer les difficultés et la matérialité de l’Église-institution pour conserver un christianisme pur, conçu d’une façon vague et libre (...) ne permettent pas de voir combien de telles ambitions sont superficielles, spécialement si le changement de structure veut commencer par démolir, au lieu de réformer celles qui existent1. "
“Un christianisme pur, vague et libre”. Bien sûr. "



 Comme elle ne le fera pas, pour une raison que j’énoncerai plus bas, je crois que je mourrai avant de connaître mon Église et d’avoir un pays.

--On reconnait l'ado des 60s...


Mais j’aurai connu des hommes et des femmes magnifiques, qui m’auront accompagné sur le beau chemin de la vie.

4. Dans l’histoire

Je ne suis pas que bibliste de métier, je suis bibliste, c’est ma vie, mon être, mon histoire.  Quand je traduis, quand j’étudie ces vieux textes, je ne me penche pas sur un passé mort et enterré.  Je m’en vais rencontrer mon Église de jadis.  Quand je lis ces livres, je vois comment vivait à l’époque mon réseau d’aujourd’hui.  Au Centre Saint-Pierre, cet automne, nous avons étudié Qohélet, nous cherchons présentement à faire notre chemin dans la lettre de Jacques.  Quand Qohélet dit que tout est vide, et qu’il donne aux siens ce conseil : « Surveille tes pieds quand tu vas à la maison de Dieu.  Approche-toi pour écouter, et non pas, comme les fous le font, pour offrir un sacrifice.  Ils ne savent pas qu’ils font mal » (4,17), quand il s’exprime ainsi, Qohélet se révèle à moi comme mon frère, et c’est à ma petite Église qu’il parle.  Quand le Jésus de la Source Q, dit du Temple : « Elle vous est abandonnée, votre Maison » (Q 13,35), lui aussi se présente pour que je le reconnaisse comme mon frère, et c’est de nos églises qu’il parle, vides de Dieu bien avant que d’être vidées de son peuple.  Je vous prie de me pardonner cette généralisation.  Quand Jacques dit aux siens que la foi qui ne s’exprime pas en solidarité avec les pauvres est morte (2,2-26), il me tend lui aussi la main comme à son frère, et c’est à mon Église qu’il parle.  Ces trois-là – je les mentionne parce que ce sont les trois derniers que je suis allé rencontrer depuis un an –, ils me font creuser mon expérience d’Église.  Ils me forcent à inclure leurs réactions dans ma façon de comprendre l’institution Église et le monde, et à les reconnaître dans les frères et sœurs de mon réseau.  Car, comme elles et eux, ils ont une façon caractéristique de voir les choses, façon qui est au cœur de mon expérience d’Église.


--Expérience purement subjective d'ado des 60s, donc immensément suspecte… Voir Lous Rade…


Mon Église est une toute petite ligne qui traverse le temps, une toute petite lignée à l’écoute d’une grande Voix qui bouleverse la réalité.  Comme le petit reste de jadis en Israël, mon Église est toujours à chercher quelque part à l’intérieur de l’autre, ou, surtout, à l’extérieur de l’autre.

--Pas bien compliqué: la génération défroquée va voir tous ses
supports s'effondrer avec l'élimination finale de la génération lyrique (1940-1955) d'ici 2040.



5. En exil

Il y a ce passage de la lettre de Jacques, qui m’a frappé récemment : « Se pencher sur l’Enseignement par excellence, celui qui libère, et s’y tenir non pas comme un auditeur oublieux mais comme un pratiqueur actif, c’est rencontrer le bonheur dans sa pratique » (1,25).  J’y ai compris pourquoi l’Église institution a l’air tellement malheureuse : c’est qu’elle ne se penche pas sur l’Écriture, elle ne se laisse pas critiquer par elle, elle ne la pratique pas activement, aussi ne connaît-elle pas le bonheur.

--Le biblisme postconciliaire local est probablement lié à la décadence. Il faut d'abord se pencher sur la Parole (bible ET tradition dit le concile, donc le caté; il faut donc que la génération défroquée se laisse critiquer par le dogme d’abord,  et le droit canon dans une moindre mesure).


Église institution est malheureuse de ne s’intéresser qu’à elle-même et de ne se préoccuper que de son propre sort.

--c'est au contraire son biblisme qui l'affaiblit, la censure du dogme et de l'apologétique, bref la relizion cucu libératrice de la génération défroquée.


mais
is il y a plus.  Dans les dernières paroles de son évangile, Matthieu établit les grandes lignes d’un contrat d’alliance : « Vous, dit-il en substance, vous apprenez aux vôtres à faire tout ce que je vous ai dit, et moi, je vous soutiens là-dedans jusqu’à la fin des temps » (Mt 28,20).  L’Église institution  a fort bien retenu la promesse de la fin : « elle a les promesses de la vie éternelle », comme elle ne cesse de dire, convaincue de pouvoir faire impunément toutes les folies.  

--Il avait demandé la bienveillance…


Mais elle a complètement oublié la première partie du contrat, ce qui fait qu’elle n’a jamais compris que le texte se terminait par les trois petits points d’une menace implicite

--Le gourou bibliste, lui a compris, il est si brillant, l'ado des 60s...


qu’on pourrait formuler comme suit : « Mais si vous ne faites pas ce que je vous dis, je m’en irai ailleurs. »  Je me permets de laisser à votre réflexion cette intuition qui ne cesse de s’imposer à moi, à savoir que l’institution est vide, que le Christ est parti et qu’il faut le chercher ailleurs.  

--Non seulement défroqué mais apostat? on frole de plus en plus Andrea Richard (née quelques années plus tot seulement)  

https://sociocatho.forumactif.com/t69-la-generation-defroquee-andrea-richard


Ce départ du Christ en exil fait partie de ma façon de comprendre mon expérience d’Église, et cette lecture-là, ce sont les Actes qui m’ont appris à la faire.  Je ne sais pas si vous avez déjà lu les Actes.  Je m’excuse de vous dire ça, mais j’ai de plus en plus l’impression que personne ne lit la Bible.  Pas plus en Église qu’ailleurs, pas plus au sommet qu’à la base.

--Le maitre parle...


Quoi qu’il en soit, à lire ce livre, on voit très vite que nos frères et sœurs de jadis étaient en perpétuel état de discernement.   Leur tâche n’était pas de proclamer Jésus-Christ, comme on cherche à nous le faire croire, mais de vivre sous la seigneurie de Jésus Christ, ce qui est une tout autre affaire.  Nos frères et sœurs de jadis suivaient, sans idée préconçue, le chemin que lui leur traçait.  Contrairement à l’Église institution, ils ne se sont pas inventé un seigneur qui aurait tout pensé d’avance, tout dit, tout inventé, tout prévu, tout révélé, pour ensuite barrer le tout à double tour et jeter la clef au shéol pour qu’on ne la retrouve jamais et que rien ne change.  Ils se sont fait imposer un seigneur, qui avait ses vues sur eux et leur histoire, au moment où ils vivaient, et se réservait d’avoir ses propres idées, au jour le jour, sur la suite du temps.  Mais l’Église institution lui a dit : « Non !  Certes, nous allons te proclamer comme seigneur, mais nous allons en faire à notre tête.  Nous, nous savons quoi dire de toi et comment faire l’Église.  Merci bien, nous nous reverrons à la fin du monde, tu peux te reposer entre temps. »  Les Anciens ne raisonnaient pas ainsi.  Ils étaient à son écoute, à lui.  Certes, ça n’allait pas sans mal, car, s’ils tenaient trop à leurs idées, la vie se chargeait vite de les ébranler dans leurs certitudes.

--oui mais peu à peu l'église s'est construite plus solide, et il n'y a pas de raison de ne pas dépasser la situation des débuts. le discernement se fait, mais il a une fin et un résultat, la tradition.


Ma vie, mon métier, m’ont conduit, sans que je l’aie voulu, à chercher mon chemin comme eux.  Je ne dis pas que je leur ressemble, je dis que je cherche à trouver mon chemin comme eux.  Or, ce chemin m’a conduit en exil.  Petit à petit,  insensiblement, expérience par expérience, choix par choix, décision par décision.  J’ai honnêtement cherché à le prier, lui, comme on me l’avait appris, il a démoli mes prières.  J’ai sincèrement essayé de le comprendre dans les dogmes qu’on m’avait transmis, il a démoli mes dogmes.  Il a défait mes idées les unes après les autres,

--Cette perception subjective peut très bien se renverser: le défroqué interprète que Dieu l'a fait partir, mais ca peut être le premier qui s'est éloigné de Dieu, qui a démoli les dogmes de Dieu etc.


il s’est retiré de tous les endroits dans lesquels je le pourchassais, il m’a défendu d’avoir des maîtres à penser, de m’établir dans un système sécurisant et bien reçu, il a rapetissé à mesure humaine tous les grands hommes auxquels j’aurais voulu me fier, il m’a dépouillé de tous mes frères que j’admirais tant dans ma communauté religieuse,

--C'est exactement comme ses atroces souffrances des ans 60 quand il a envoyé promener les règles, l'ascétisme, le renoncement à soi etc etc....  Son "insécurisation" n'est rien d'autre que la pulsion 68arde sous influence consumériste, très vraisemblablement.


il a fait sourdre en moi une colère millénaire contre une Église à laquelle j’avais pourtant voulu consacrer ma vie,

--maladie mentale postconciliaire locale.


il m’a enlevé mes certitudes, il refuse encore de me dire si je suis croyant à ses yeux ne me laissant que le « désir du désir »

--Oh boy!  La fêlure de la boite cranienne laisse s'échapper le contenu, pour quelque chose de plus vide


, comme disait mon père Ignace, ailleurs, toujours ailleurs, dit-il, sans savoir où ça mène, ni avec qui, sans savoir s’il a toujours quelque chose à dire pour celles et ceux qui viennent après, ni s’il veut toujours les rassembler en son nom.

--Rappelle un peu les pathologies rapportées par Louis Bouyer, Décomposition du catholicisme, p.8 : certains pensaient que quand les séminaires ne se vidaient pas, c’était pcq le concile n’était pas appliqué et que donc le progrès ne se manifestait pas!
ON interprète la décadence comme une volonté divine positive! Mais c’est gratuit, ca peut tout aussi bien être une volonté négative, ie. Un châtiment divin, si Dieu p.ex., « ne voudrait pas les rassembler en son nom ».



Tout cela, c’est ce que je comprends aujourd’hui de mon expérience d’Église.  Je ne sais comment vous la recevez.  Je ne vous l’ai pas présentée en espérant que vous la partagiez ou l’approuviez, même si au fond de moi je compte beaucoup sur votre bienveillance.  Mon seul espoir est que vous deviniez jusqu’à quel point on peut être heureux à faire une telle expérience d’Église.

Chriscato94

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La génération défroquée: André Myre (1939-) Empty Re: La génération défroquée: André Myre (1939-)

Message par Chriscato94 Ven 15 Déc - 23:52

Détail intéressant, point positif pour le généralement faible Arrupe:

"Alors qu’il a presque 40 ans et vit dans une maison avec une dizaine d’étudiants jésuites, Pedro Arrupe, le général de la Compagnie, lui intime de quitter les lieux parce qu’on le considère «théologiquement dangereux pour les plus jeunes»."

40 ans ce serait 1979.  Et ce garcon 68ard pur produit des ans 60 a poursuivi en fac de théo catho pendant 20 ans jusqu'au defroquage.  On peut voir le point le plus extrême des pathologies délirantes de la génération défroquée dans le compte rendu ici:

https://presence-info.ca/article/idees/chronique-litteraire/myre-mecreant/

Heureusement il a 84 ans et va servir de repoussoir utile, sa seule utilite.
Malheureusement ca va discréditer le catholicisme social, qui a sa juste place.

Chriscato94

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